Sibell renaît de ses cendres

Sept mois après un incendie qui a stoppé la production, la société recommencera à fabriquer des chips le 15 mars.

Il aura fallu sept mois et 15 millions d'euros à Sibell pour renaître de ses cendres. En août 2008, l'usine du fabricant de chips est ravagée par un incendie. La moitié du bâtiment de 6.500 m2, où se situent les trois lignes de production de chips, part en fumée. Restent intacts les bureaux et les deux lignes de production de snacks et de chips de crevettes.

Pour ne pas perdre sa clientèle, la PME basée à Aubagne (Bouches-du-Rhône) sous-traite depuis sa production à ses concurrents. Mais dans son malheur, Sibell a eu de la chance. La chips connaît une activité très saisonnière, avec une forte consommation estivale. Or, l'incendie s'est déclaré à la fin de l'été. Les concurrents ont donc pu satisfaire les besoins de Sibell, car leurs usines tournent presque à vide en automne et en hiver. Sibell a dû acheter ses chips plus cher qu'elle ne les vendait, mais l'assurance a couvert ce surcoût. « Nous avons ainsi pu conserver notre clientèle », explique le directeur commercial, Gilles Benkemoun. La société appartient à son père. Elle produisait avant l'incendie 8.000 tonnes de chips par an. « Pour ne pas perdre nos clients, il nous fallait retrouver notre outil industriel avant l'été, poursuit-il. Nous avons dû livrer une véritable course de vitesse. »

nouveau départ

Le 15 mars, 140 des 144 salariés de Sibell vont rentrer dans un site remis à neuf, dont la capacité de production de chips sera augmentée de 40 %, pour atteindre 14.000 tonnes par an. L'usine a gagné 2.000 m2, une nouvelle machine permettant de fabriquer des chips light, une organisation plus rationnelle du stockage des matières premières. De quoi rebondir pour une PME habituée à une forte croissance.

Créée en 1956, Sibell a été rachetée en 2003 par un concurrent voisin, Delichips. Pour des raisons de notoriété, Delichips a ensuite disparu au profit de Sibell. La société a multiplié son activité par quatre ces cinq dernières années. Elle employait 49 personnes et générait 3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2001. Troisième fabricant de chips en France avec 14 % de parts de marché, la société a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 22 millions d'euros (20 millions en 2007), essentiellement dans la grande distribution.

Plus de 70 % de sa production se fait sous marque de distributeur. Le carnet de commandes pour 2009 devrait déboucher sur un fléchissement, avec une perspective de 21 millions d'euros de chiffre d'affaires. Mais Gilles Benkemoun ne baisse pas les bras. « Tout n'est pas bouclé et nous pouvons encore augmenter nos volumes. » Un seul client, Leader Price, a quitté Sibell durant sa courte traversée du désert. Une perte sèche de 600 tonnes vécue par Gilles Benkemoun comme une trahison. « Mais nous disposons maintenant d'une usine neuve, poursuit-il. C'est un avantage concurrentiel, car cela sécurise nos clients de la grande distribution. »

En 2009, pour la première fois, les chips commercialisées sous la marque Sibell seront vendues dans toute la France. « Casino nous référence à l'échelle nationale », se félicite Gilles Benkemoun. La PME a pour ambition de descendre à 60 % le taux de chips vendues sous marque de distributeur.

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