Dyn'Aéro reprend une partie des activités d'Apex

Le constructeur d'avions légers récupère la fabrication de pièces détachées.

« Si on ne fait rien, les aéro-clubs meurent? et nous aussi. » Christophe Robin, le dirigeant de Dyn'Aéro à Darois (Côte-d'Or), est lucide. La liquidation judiciaire de son voisin Apex (70 salariés) peut avoir un effet boule de neige qu'il convient de contrecarrer. Première urgence : assurer la fourniture des pièces détachées aux utilisateurs des avions Apex (notamment les aéro-clubs dans lesquels la société possédait 45 % de part de marché, avec un avion phare, le DR-400).

C'est la vocation d'une nouvelle société, baptisée Aerodif, que Christophe Robin a constitué en janvier avec pour associé Pierre Labrosse (Aviapro). Pour l'heure, la nouvelle entité

propose des pièces d'occasion, démontées sur la flotte existante, et des pièces

courantes qu'elle peut produire, depuis l'obtention le 13 mars de l'agrément POA. « D'ici à fin avril, nous devrions également avoir obtenu le DOA, qui nous permettra de lancer la production des pièces structurantes, comme les trains d'atterrissage », précise Philippe Sence, le directeur général de Dyn'Aéro.

Pour l'entreprise, qui fabrique depuis seize ans des avions légers en kit et des ULM ? c'est-à-dire des avions qui ne nécessitent pas de certification ? ces reprises d'activités semblent l'emmener sur un terrain qui n'était pas le sien : la production de pièces mais aussi éventuellement d'avions certifiés.

Sauf qu'en réalité la liquidation judiciaire d'Apex intervient précisément à un moment où l'entreprise s'apprête à investir ce créneau. En octobre dernier, Christophe Robin a déposé les statuts d'une nouvelle société, baptisée Dyn'Aviation, qui pourra se charger de faire certifier les pièces détachées et, d'ici dix-huit mois, le MCR-4S que Dyn'Aéro produit depuis des années (mais en kit). « La réglementation a été allégée, avec une nouvelle catégorie baptisée ELA [European Light Aircraft], dans laquelle 90 % des avions de loisir entreraient aujourd'hui, explique-t-il.

Concrètement, faire certifier un avion prendra moins de temps et surtout coûtera bien moins cher : environ 500.000 euros, contre 1,5 million pour les biplaces et 5 millions pour les quadriplaces. » Autrement dit : « l'ELA rend économiquement possible quelque chose qui ne l'était pas ». Cette nouvelle opportunité ouvre de bonnes perspectives. La nouvelle entité, en fournissant des avions clefs en main, devrait générer rapidement un chiffre d'affaires trois fois supérieur à celui de Dyn'Aéro (qui, en 2008, devrait atteindre 7,5 millions d'euros).

Alexandra Caccivio,

à Darois

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