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Il a foncé pour réaliser son rêve de gosse. Yves Renou, agriculteur reconverti depuis dix ans en éditeur de jeux de société, a repris la dernière fabrique en Europe de billes en terre. « C'est un coup de c?ur, je connaissais Claude Desbois, le gérant, qui voulait vendre. Comme je suis fou et inconscient, nous avons réfléchi très vite avec ma femme. J'ai passé mon enfance à jouer aux billes et je suis attaché à ce jeu. La visite de l'atelier dans la Drôme m'a convaincu. » Il rapatrie alors à Saint-Maurice-les-Brousses (Haute-Vienne) les « coucourdes », des machines datant de 1940 qui proviennent de l'usine Barral fondée en 1876 et fermée en 1984 à cause de la concurrence de la bille en verre chinoise.

Relancer un produit disparu depuis une génération est un sacré challenge. Yves Renou, qui a déjà édité plus de 60 jeux diffusés dans 7 pays, mise sur la nostalgie et une fabrication artisanale 100 % française. « Depuis mars, nous proposons des centaines de références. Des billes mouchetées, nacrées, pailletées, traditionnelles, tout est possible pour les couleurs. Elles sont diffusées dans les magasins de jouets, Au Bon Marché, à Paris, chez Botanic. Le produit plaît et nous devons réapprovisionner les magasins. »

Une diffusion par les buralistes est envisagée, l'objectif est de distribuer en direct. Avec une gamme de billes décoratives pour pots de fleurs et massifs, la PME de 2 salariés vise une production de 20 tonnes par an et un chiffre d'affaires de 100.000 euros.

Corinne Mérigaud, à Limoges