Comment définiriez-vous le travail collaboratif ?

Le travail collaboratif recouvre en fait deux concepts. Le premier concerne le mode projet, c'est-à dire, ponctuellement, le travail en commun d'équipes de compétences et de localisations différentes. Le second a trait, de façon plus globale, à la gestion de la connaissance, autrement dit la récupération et la capitalisation du savoir. C'est le sujet du moment. Comment collaborer en dehors du cadre d'un projet précis qui, par nature, n'a pas vocation à durer ? Cela nécessite de changer de façon de travailler. L'enjeu est de fédérer des motivations différentes et dispersées, d'inciter les gens à partager de l'information dans l'intérêt commun de l'entreprise.

Quel est le rôle de la technologie ?

Il existe beaucoup d'outils sur le marché : Bluekiwi, Nuxeo, Alfresco, SharePoint, Notes, Documentum, Zimbra, etc. Gestion de documents, wiki [logiciels permettant de modifier les pages Web par les utilisateurs], messagerie instantanée : ils permettent le travail collaboratif jusqu'à un certain point, c'est-àdire se réunir et communiquer pour produire du contenu dans un but photos : bloomberg bien précis, constituant ainsi des noyaux durs de personnes très motivées. Le problème demeure comment faire du collaboratif en dehors de ces noyaux durs ? Si l'on considère la génération Y, les jeunes collaborateurs ont la maîtrise des nouveaux outils du type wiki ou messagerie instantanée, mais c'est pour leurs centres d'intérêts personnels. Il convient de canaliser ces usages dans le cadre et l'intérêt commun de l'entreprise. La technologie évolue vite, les usages en entreprise beaucoup moins.

Concrètement, comment faire ?

Le travail collaboratif, c'est 5 % d'outils et 95 % de pédagogie et de conduite du changement. Il faut, avant tout, simplifier l'utilisation des outils et faire en sorte qu'il soit naturel et non contraignant de les utiliser. Par exemple, éviter de multiplier les mots de passe pour accéder aux outils de la plate-forme collaborative, faciliter l'accès sur le poste de travail des collaborateurs. Chez Steria, depuis le début de l'année 2009, nous avons fait le pari de la simplicité. Nous mettons en place une solution de SSO d'authentification unique et nous déployons des outils que nos collaborateurs utilisent déjà en privé, comme des wikis, des blogs. Cela commence à donner des résultats.