Malgré une forte reprise, les patrons bretons envisagent une hausse du prix de leurs produits

Les chefs d’entreprise bretons confirment la reprise économique du second semestre 2021 à un niveau d’avant-crise sanitaire. Ils s’inquiètent néanmoins des conséquences sur le début 2022 des difficultés d’approvisionnement, du coût des matières premières et de l’énergie et de la pénurie de main d’œuvre. Face à la hausse des charges et aux incertitudes, sept entreprises sur dix envisagent de répercuter leurs coûts de production sur les prix publics.
(Crédits : Reuters)

Positifs mais malgré tout inquiets. Les chefs d'entreprises bretons affichent un optimisme modéré en ce début d'année 2022. Interrogés pour l'enquête semestrielle pilotée en décembre dernier par la CCI Bretagne, ils confirment la reprise économique du second semestre 2021 à un niveau d'avant-crise sanitaire mais les perspectives du début d'année assombrissent le tableau.

« La majorité des chefs d'entreprise bretons n'attend pas de retour des activités à la normale avant au moins une année » résumait Nathalie Boursier, responsable du service études à la CCI Bretagne, lors de la présentation du bilan de conjoncture publié le 24 janvier.

L'impact de la flambée épidémique du variant Omicron, le coût des matières premières et de l'énergie, la pénurie de main d'œuvre (absentéisme, recrutements) et les retards ou problèmes de livraison ont entamé leur niveau de confiance.

Délais de livraison, hausse du prix des produits

Les chefs d'entreprise, dont le moral général perd 0,4 point par rapport au semestre précédent, redoutent une perte de capacité d'investissement et de développement.

Le secteur du commerce étant plus exposé aux contraintes sanitaires et à la concurrence d'Internet, ses entrepreneurs sont ceux qui montrent le moins de confiance en l'avenir (-0,7%).

Dans ce contexte, sept entreprises sur dix prévoient d'allonger leurs délais de livraison. Huit sur dix pourraient répercuter la hausse des charges sur leurs prix de vente afin de rester compétitives.

Pour Jean-Pierre Rivery, le nouveau président de la CCI Bretagne, c'est un double défi.

La capacité à répercuter « une partie de la hausse de leurs coûts sur les prix de leurs produits », pourrait se heurter « en bout de chaîne, à l'acceptation par les consommateurs de payer plus cher mais au juste prix dans un contexte difficile pour leur pouvoir d'achat »

 49% des entreprises touchées par la pénurie des composants

Selon le rapport, qui agrège quatre indicateurs (chiffre d'affaires, rentabilité, investissements, effectifs), les difficultés des entreprises s'accumulent en termes d'approvisionnements, notamment dans les secteurs de l'industrie et de la construction.

« 49% des chefs d'entreprise interrogés sont touchés par la pénurie des matières premières et de composants. L'augmentation des coûts des matières premières, de transport et d'énergie rognent les marges » détaille-t-il.

Le tableau dressé par la CCI Bretagne pour 2021 n'est pourtant pas complétement sombre. Après la forte chute enregistrée avec l'arrivée de la Covid-19 en France au 1er semestre 2020, les indicateurs de chiffre d'affaires, d'investissement et d'emplois ont continué leur remontée. « Les soldes d'opinions reviennent, pour la première fois, positifs et l'indicateur de rentabilité affiche une certaine stabilité » relève l'organisme consulaire.

Chiffre d'affaires et effectifs à la baisse en 2022

Mais les incertitudes pèsent sur la visibilité. Seuls 18,4% des chefs d'entreprise bretons anticipent une hausse de leur chiffre d'affaires en 2022. C'est 11,6 points de moins que le semestre précédent. 23,7% d'entre eux s'attendent plutôt à une baisse. Ils étaient 15,4% en juin dernier.

 Sur les 2.029 entreprises ayant répondu à l'enquête (sur 41.024 sondées dans les secteurs représentatifs), 80% indiquent, par ailleurs, être ralenties dans le développement de leur activité par des difficultés de recrutement.

Une très large proportion d'entre elles (63,9%) envisage de stabiliser leurs effectifs au premier semestre 2022. « Les dirigeants d'entreprises sont moins nombreux à envisager des recrutements (13,4% contre 19,8% le semestre précédent) et plus nombreux à anticiper une baisse des effectifs (11% contre 6,9%) » détaille le baromètre de la CCI.

Élu le 8 décembre dernier, Jean-Pierre Rivery ne doute pas de la capacité de rebond des entreprises bretonnes. « Les entreprises n'aiment pas l'incertitude mais savent s'adapter » estime-t-il. « Les carnets de commandes sont pleins, il y a des perspectives d'investissements d'avenir et nos centres de formation sont très fréquentés. »

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Commentaire 1
à écrit le 02/02/2022 à 9:00
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Vous avez remarqué !? Ça va plus vite que la volonté d'augmenter les salaires hein ! ^^

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