Une histoire de l'eau de l'Antiquité à nos jours

Vitale à la survie de l’homme, l’eau constitue le premier des besoins, oscillant entre abondance et rareté, traversant les siècles en dessinant la géographie en même temps que les angoisses de l’humanité. De l’inventivité romaine aux craintes moyenâgeuses, du boom de la notabilité jusqu’au stress hydrique, aux inondations et aux épisodes récurrents de sécheresse, notre compréhension de l’eau, jamais vraiment apaisée, ne cesse de varier à travers l’Histoire… (Cet article est issu de T La Revue n°10 - "Pourquoi faut-il sauver l'eau ?", actuellement en kiosque).
Personnes marchant sur le bord du barrage de Mooserboden à Kaprun en Autriche.
Personnes marchant sur le bord du barrage de Mooserboden à Kaprun en Autriche. (Crédits : Istock)

À la jonction des rues Copernic et Lauriston, dans le XVIe arrondissement de la capitale, de hauts murs de couleur claire se dressent, mystérieusement. Les badauds qui passent tous les jours devant cette intrigante façade ignorent tout du spectacle qui se déroule derrière. Pour le savoir, il faut prendre de la hauteur. À cinquante-cinq mètres du niveau de la Seine, trois immenses bassins se dévoilent : c'est le réservoir de Passy, un des lieux méconnus de Paris, stockant quelque 60 000 m³ d'eau. Leur construction remonte à 1858. Il aura fallu, en tout, plus de neuf ans pour relier les bassins à l'eau de la Seine. À l'époque, il s'agit bien d'une prouesse doublée d'une bénédiction pour les Parisiens. Soudain, l'eau leur devient accessible et abondante. Grâce à la fée du progrès, l'approvisionnement en eau se normalise, les autorités locales peuvent souffler : elles savent qu'elles ne seront plus la proie des pénuries. Les années passent. On finit par s'habituer à cette eau coulant de source. Mais à la fin du XIXe siècle, avec les avancées scientifiques de Pasteur, on finira par juger la même eau bénie des bassins de Passy impropre à la consommation. On s'inquiète à nouveau... Où trouver une eau de qualité ? Comment subvenir aux besoins toujours plus immenses d'une population qui se sert de l'eau pour boire, pour travailler, pour s'amuser ? Le progrès répondra à ces interrogations mêlées de crainte en élevant les standards du traitement des eaux usées et en créant, partout sur le territoire, des stations d'épuration. Reste que l'exemple des bassins à l'eau bleu profond de Passy illustre bien les enjeux qui traversent notre histoire autour de l'eau : depuis la nuit des temps, les hommes se méfient de ce qu'ils boivent autant qu'ils en connaissent le caractère précieux, vital... Pour l'anecdote, après avoir été déclarés impropres à la consommation humaine, les réservoirs de Passy se sont intelligemment reconvertis. Plutôt que de les fermer purement et simplement, leur existence s'est avérée cruciale : l'eau qu'ils abritent, si elle n'est pas potable, sert à nettoyer les rues et à arroser les parcs et jardins de l'Ouest parisien. Ou comment transformer un désavantage initial en opportunité environnementale !

À Rome, l'eau devenue luxe accessible

À égalité avec la quête de nourriture, la recherche de points d'eau potable est une préoccupation humaine majeure depuis le début des temps. Cette angoisse existentielle, préfigurant le « stress hydrique » du XXIe siècle, est telle qu'elle a façonné les paysages et conditionné la géographie sur tous les continents. C'est en Mésopotamie, en - 6 000 avant J.-C., que l'on trouve trace des premiers puits. L'eau change alors de condition philosophique. Elle n'est soudain plus celle que l'on boit à même la rivière, que l'on prélève à la source, mais celle que l'on puise, celle pour laquelle on creuse et on échafaude des techniques toujours plus pointues pour l'extraire et donc survivre. De fait, Sapiens, pour se faciliter la tâche, préfère s'installer sur les côtes, près des fleuves ou dans les vallées où l'eau coule en abondance. Car il faut attendre de longs siècles encore et la survenue de l'Antiquité pour que l'eau commence à être apprivoisée. Ce seront les Grecs les premiers qui parviendront à stocker l'élément liquide dans des grandes cuves et à la transporter jusqu'aux habitations via des réseaux d'abord simplistes puis de plus en plus complexes. C'est une révolution. Un tel bond en avant que 2 000 ans plus tard, à l'heure où s'écrivent ces lignes, le système antique a toujours cours. Il est l'inspiration directe de nos systèmes d'approvisionnement hydriques et de nos diverses techniques hydrauliques, bien évidemment améliorés depuis lors. D'Athènes à Rome, les méthodes vont elles aussi s'affiner. Les ingénieurs romains vont ainsi chercher à systématiser la fourniture en eau, pour que le luxe devienne accessible, pour que la puissance de la civilisation puisse conquérir les esprits autant que l'armée de l'Empire conquiert les territoires. « Pour les Romains, le contrôle de l'eau et sa distribution sont un aspect essentiel de la vie quotidienne, lit-on dans le projet "Passerelles", sous la direction de l'urbaniste Claude Eveno pour la Bibliothèque Nationale de France (BNF). La maîtrise de ces techniques est aussi un moyen d'afficher la puissance et le raffinement de la civilisation romaine. Avec l'arrivée de l'Empire, la conquête de nouveaux territoires et la taille grandissante des villes rendent les besoins en eau de plus en plus importants. Les dispositifs de transport et de gestion de l'eau se font de plus en plus complexes ». Invention déterminante, l'aqueduc va permettre de transporter l'eau sur des centaines de kilomètres depuis les montagnes jusqu'aux villes. Des ouvrages qui reposent sur le principe de la gravité, du dénivelé, les sources se situant toujours plus en altitude que le point d'arrivée du réseau. Le système est bien pensé, déjà contrôlé selon des normes et un quasi cahier des charges préfigurant ceux des actuelles stations d'épuration. Tout au long du réseau, de nombreux points de contrôle sont dédiés à l'entretien et au nettoyage des installations. C'est ainsi que l'eau des aqueducs se déverse dans de grandes citernes pour être répartie ensuite par un jeu de tuyaux en bois, en terre cuite ou en plomb. On partage cette eau entre plusieurs points d'intérêts : fontaines publiques, demeures de l'empereur et des notables mais aussi thermes à l'usage alors très répandu. De Nîmes à Pompéi, ce système performant permet de s'approvisionner, de boire, de se laver mais également de faire société tout en profitant des plaisirs aquatiques des bains. Le tout en construisant des ouvrages aussi fascinants que le Pont du Gard, pont-aqueduc romain le plus haut du monde (49 mètres de hauteur, 3 rangées d'arches superposées). On estime que près d'un millier d'hommes ont travaillé sur ce chantier colossal achevé en seulement 5 ans.

Au Moyen Âge, la crainte des empoisonnements

Si en matière d'eau toutes nos conceptions remontent à l'Antiquité, on peut légitimement se demander ce que les siècles suivants ont apporté à la matière. Autrement dit, comment les hommes ont-ils perfectionné leur approvisionnement et modifié leur rapport à l'élément liquide, si précieux, si fragile ? Au Moyen Âge, alors que les villes croissent, on s'approvisionne dans les puits et les rivières. Mais l'an mil se caractérise sinon par la rareté de l'eau du moins par son accès difficile et sa qualité en chute libre. Car plus les villes grandissent, entraînant un accroissement de la population et une densification, plus on peine à fournir une eau de qualité à leurs habitants. C'est ainsi que les hommes et les femmes du Moyen Âge consacrent plus de temps qu'à l'Antiquité pour se fournir en eau et doivent régulièrement s'approvisionner à l'extérieur des villes. L'eau redevient un souci quotidien. Une angoisse philosophique et mystique. On craint l'empoisonnement des puits et puisque l'on méconnaît encore largement le processus d'épuration de l'eau, on accuse des boucs émissaires, souvent juifs, d'y répandre sciemment des maladies mortelles. Ces accusations sont récurrentes et les populations les craignent au point de multiplier, aux quatre coins de l'Europe, des pogroms contre les prétendus empoisonneurs. En matière d'eau, les inégalités sont cruelles. Tandis que les plus fortunés recourent aux services des porteurs d'eau, les plus modestes boivent celle qu'ils trouvent. Chaque gorgée peut alors faire vivre ou tuer. Les égouts n'existent pas, les excréments jonchent les rues et l'eau est régulièrement souillée par les déchets. Comme le souligne l'historien Daniel Roche dans un article de recherche intitulé Le temps de l'eau rare du Moyen Âge à l'époque moderne, « L'accès empirique et spontané aux cours d'eau permet partout un ravitaillement facile avec peu d'aménagements. Cela suffit si les circonstances s'y prêtent mais la guerre peut troubler les habitudes et les cités assiégées, coupées du fleuve, peuvent crever de soif. L'accroissement des villes en population et en taille impose un éloignement des rivières et dicte d'autres solutions. Autour du fleuve peuvent se nouer quantité de conflits et surgir d'autres impératifs. À Paris, du XVIe siècle au XVIIIe siècle, la batellerie et le commerce exigent des aménagements, construction de ports et de quais, qui ne favorisent pas l'activité des porteurs d'eau. L'évacuation des détritus domestiques et hospitaliers dans l'eau de la Seine, les eaux résiduaires des teinturiers des blanchisseurs de toile des corroyeurs et des tanneurs des bouchers, coulent aussi "à la rivière" directement ou par la Bièvre que toutes les descriptions peignent comme un véritable cloaque, exigent de la municipalité parisienne une politique de surveillance qui se traduit dans des ordonnances et des sentences constamment réitérées ».

De la difficulté d'établir des normes de salubrité à travers l'Histoire

Préfigurant les problématiques de notre époque, la Renaissance, puis le siècle des Lumières coïncident tous deux avec une prise de conscience politique et écologique. Car cette eau si précieuse, si rare quand elle est de bonne qualité, on peine à la stocker et on rencontre surtout les plus grandes difficultés à la répartir intelligemment partout et pour tous. « Dans un premier temps, pour les fontaines publiques, il n'y a aucun stockage entre la source et la fontaine, explique sur son site "Histoire de l'Eau à Hyères", Michel Augias, expert et vulgarisateur des phénomènes liés à l'eau. L'écoulement est continu par gravité 24h/24h, ce qui peut représenter pour une petite fontaine à bec versoir environ 10 à 20 m3/jour tant que la source n'est pas tarie. L'eau passe alors de fontaine en fontaine, avec une répartition qui va de la plus pure à la moins noble (la boisson, les humains, les animaux, l'arrosage des plantations...) ». On mesure alors tout l'intérêt de préserver la ressource en l'économisant, en évitant les écoulements intempestifs et autres fuites devenues courantes. À tel point que de premières campagnes de sensibilisation à la question du gâchis voient le jour et produisent leur effet. Au fil du temps, la ressource sera mieux stockée. Autre question demeurée d'actualité surgissant au fil du développement économique, celle de la pollution des fleuves et des nappes phréatiques. « En bordure des cours d'eau, reprend Augias, ou sur des canaux en dérivation de ceux-ci, se développent les activités artisanales (moulins à eau, scieries, abattoirs, tanneries, teintureries...) qui utilisent l'eau comme force motrice et moyen de nettoyage. Les pollutions commencent à s'amonceler ». Le roi de France et ses conseillers s'inquiètent des niveaux de selles et d'urines rejetés quotidiennement dans les cours d'eau tandis que ces derniers sont également « le réceptacle officiel des denrées jugées infectées et avariées », comme l'indique l'historienne Hélène Duvivier dans les Annales de Normandie. Car les mauvaises pratiques sont répandues, au point de choquer le lecteur moderne. Duvivier raconte : « À Paris, au xiiie siècle, le règlement de la corporation des poissonniers leur prescrivait de faire "ruer à la Seine" le poisson gâté. [...] Aux abords des hôpitaux, un autre type de déchets organiques est rejeté. Il s'agit de l'élimination de déchets sanguinolents, des pansements, des cataplasmes, des matières propices au développement des bactéries que l'on retrouve ensuite dans les puits. À Dieppe, comme dans beaucoup de villes de France (Tours, Poitiers), la ville n'est pas équipée d'abattoirs. Les bouchers abattent les bêtes dans la rue laissant ainsi s'écouler le sang sur les pavés. Dans un règlement de Police daté du 18 novembre 1678, on apprend que les bouchers et les tripiers laissent couler le sang des bêtes "dans le ruiffeau ou dans les rues" et qu'ils jettent les "excréments defdites bêtes, dans lefdites rues et ruiffeau". Toutefois, il est autorisé que les tripiers jettent "le tripail des bêtes à la baffe eau" ». Tout cela porte évidemment à conséquences et détériore le paysage et surtout la ressource. « Dans l'espace domestique, reprend Duvivier, tous les détritus de végétaux, les reliefs des repas, la cendre des foyers, les écoulements des habitations et les débris de vaisselles sont évacués dans la rue ou rejetés dans les puits lorsque ceux-ci sont pollués. À Rouen, les déchets sont jetés partout dans la ville et notamment dans les fossés, le long des quais de la Seine, dans le fleuve lui-même et dans ses affluents, le Robec et l'Aubette. À Elbeuf, au xviiie siècle, la rivière du Puchot, qui traverse la ville, est encombrée d'ordures. » Désormais visible, la pollution excède la population et inquiète l'élite par son ampleur. Il va falloir agir...

La potabilisation, graal moderne

On cherche alors tous azimuts à assainir l'eau, à mieux la distribuer tout en établissant des normes d'hygiène plus strictes. En 1778, la Compagnie des Eaux de Paris est fondée. Repose sur sa frêle structure les énormes espoirs d'une époque qui se jette la tête la première dans l'idéologie du progrès. La mission de la jeune entreprise est à la fois simple et immense : apporter l'eau à chaque habitation par l'entremise de branchements sur l'eau de Seine. On investit alors à tour de bras dans la construction de barrages, d'aqueducs, de citernes et d'un réseau plus moderne de tuyauterie. En vain pourtant... La Campagne des Eaux, dépassée par l'ampleur de sa tâche, fera faillite. Mais les avancées ne s'arrêtent pas pour autant. Tandis que Napoléon Bonaparte creuse le canal de l'Ourcq et installe des fontaines dans toutes les cours d'habitation de la capitale, on travaille d'arrache-pied à la potabilisation de l'eau, qui devient le grand sujet du XIXe siècle. Pendant ce temps, les porteurs d'eau, survivance moyenâgeuse efficace, continuent à assurer le ravitaillement tant bien que mal. La clientèle bourgeoise y trouve encore son compte. Mais l'idée que l'on achemine l'eau à la force des muscles humains semble totalement dépassée. La modernité gonfle encore la superficie des villes. L'exode rural, l'urbanisation galopante et l'industrialisation en plein essor nécessitent d'apporter d'urgence l'eau potable à domicile dans les grandes villes. L'enjeu n'est plus seulement sanitaire. Il devient sociétal : puisque le grand mouvement de la société française de l'époque est à l'embourgeoisement, puisque Haussmann entreprend tout pour rationaliser Paris, rendre la capitale plus belle et plus grandiose, il lui faut des infrastructures à la hauteur des espérances du pouvoir ambitieux de l'époque. Acheminer l'eau à domicile devient dès lors un graal, une promesse de confort. Le 14 décembre 1853, Napoléon III signe le décret officialisant la naissance de la Compagnie Générale des Eaux. C'est le début de nouveaux grands travaux à Lyon, Nantes, Bordeaux et Paris... Aux quatre coins de l'Hexagone, l'eau potable se démocratise à grande échelle. Les ingénieurs de l'époque bénéficient d'une série de découvertes scientifiques majeures, bouleversant la perception de ce que l'on boit. « Jusqu'à la découverte des agents pathogènes du choléra (1883) et du typhus (1906), reprend l'historien Michel Augias, les spécialistes ne songeaient guère à l'eau comme source d'infection. On admettait que l'eau claire et sans faux goût était bonne à consommer. Dès lors, moderniser la distribution d'eau signifiait avant tout s'attaquer à des symptômes tels que les mauvaises odeurs. Or l'avènement des réseaux de distribution a favorisé l'apparition d'épidémies sans précédent. Pasteur affirma alors : "Nous buvons 90 % de nos maladies". Le premier véritable procédé de filtration date du début du xixe siècle. Il s'inspire des découvertes du chimiste Berthollet (mort en 1822) sur les propriétés du charbon. On réalise également un filtre à base de sable et d'éponge capable de produire 230 m3 par jour. Jusqu'au milieu du xixe siècle, il y a eu des améliorations successives de ces procédés (superposition des couches de sable et de charbon pilé). » Peu à peu, l'idée du filtrage industriel, poussé par les réalisations observées en Angleterre, fait son chemin. On s'intéresse aux différents types de filtres, à la technique toujours utilisée des tamis successifs et de la décantation.

À l'heure des inondations, des sécheresses et du stress hydrique

La suite, nous la connaissons. Les villes s'étendent, les besoins augmentent, l'homme consomme toujours plus d'eau pour ses besoins propres et pour l'industrie. L'après-guerre, l'avènement des Trente Glorieuses puis de la société des loisirs a certainement contribué à transformer le citoyen en consommateur. En France, ce dernier a longtemps eu tendance à considérer la fourniture en eau potable comme un service basique, élémentaire : la moindre des choses qu'il pouvait attendre de la puissance publique. Or, sans jeu de mots, la fourniture en eau ne coule pas forcément de source. Pour s'en assurer, il suffit de jeter un œil aux prévisions pessimistes de l'ONU. À l'horizon de 2025-2030, cette dernière prévoit une situation « défavorable » à l'échelle du globe puisque selon les projections, un tiers de la population mondiale sera concerné par le stress hydrique. À n'en pas douter, la crise de l'eau dont les médias se font de plus en plus souvent l'écho devient un réel enjeu géopolitique, une source de conflits. En somme, une question qui angoisse désormais l'humanité. Puisque l'Histoire est affaire de cycle, l'eau redevient cet élément ambivalent, à la fois celui qui permet de vivre mais aussi celui qui tue du fait des inondations et des épisodes de sécheresses devenus chroniques, comme du réchauffement climatique. Autant de phénomènes qui entraînent le « stress hydrique », expression par laquelle on souligne les pénuries d'eau, la demande et les besoins des populations qui dépassent la quantité d'eau disponible. Parfois, l'eau est présente en quantité mais c'est sa qualité qui inquiète et impose d'en limiter l'usage. Des problématiques qui ne concernent pas que le tiers-monde, tant s'en faut. Les pays d'Afrique, du Proche et du Moyen-Orient et d'Asie, notamment l'Inde, le Pakistan ou encore les grandes plaines du Nord de la Chine, sont concernés. À cela, il faut ajouter certaines zones d'Amérique du Nord et au fil du réchauffement climatique, le sud de l'Europe qui commence à être touché de plus en plus régulièrement. En France, le pays dispose de ressources en eau suffisantes pour répondre à la demande : sa quantité d'eau disponible oscille entre 2 500 m3 et 6 000 m3 par jour et par habitant. « Toutefois, comme l'indique le Centre d'Information sur l'eau (CIEAU), la France, comme d'autres pays européens n'est pas toujours épargnée par le stress hydrique. » Dans le Sud, voilà que l'on se remet à rationner l'eau en plein été tandis que les sécheresses et les canicules assèchent des sols de plus en plus arides. La prise de conscience environnementale conduit à la vigilance, au respect de la ressource, à son usage raisonné. Bien évidemment, pour lutter contre le stress hydrique et en limiter les conséquences, l'homme continue à innover. Les efforts se concentrent ainsi sur la récupération des eaux et le traitement des eaux usées. En la matière, la possibilité de dessaler l'eau s'est avérée fondamentale. « Sachant que plus de 200 millions de personnes habitent au bord des côtes, explique le CIEAU, l'extraction du sel de l'eau des mers et des océans est une solution intéressante pour produire de l'eau douce sans surexploiter les nappes souterraines. » On plébiscite aujourd'hui cette méthode dans les pays en proie aux sécheresses récurrentes et à la désertification. C'est ainsi que le Qatar a su s'imposer comme champion du dessalement faisant du dessalement sa première source d'approvisionnement tandis qu'en Israël, l'eau dessalée représente 3 verres consommés sur 4.

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Article issu de T La Revue n°10 spécial "eau" actuellement en kiosque et disponible sur notre boutique en ligne

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