La France au chevet de ses entreprises dans les pays arabes

Face à l'instabilité politique dans les pays arabes, Bercy veut rassurer les entreprises françaises présentes dans la région. Les Européens vont, eux, accroître leur aide aux pays du Sud.
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«Une ère nouvelle ». C'est ainsi que Nicolas Sarkozy a qualifié, le 27 février, le nouveau cadre des relations entre la France et les pays arabes, en annonçant la nomination d'Alain Juppé au Quai d'Orsay. Un changement d'époque qui passe par la multiplication de gestes diplomatiques forts et la relance des relations économiques entre la France et cette région. C'est précisément pour cette raison que Pierre Lellouche, secrétaire d'État au Commerce extérieur, reçoit à Bercy ce mercredi les représentants des entreprises implantées dans le Maghreb et au Proche-Orient, avant de se rendre en fin de semaine prochaine à Tunis. Alors que la situation politique est loin d'être stabilisée - mardi, l'opposition libyenne a rejeté toute éventuelle négociation avec le numéro un Mouammar Kadhafi -, le gouvernement français veut préserver la présence économique tricolore dans la région. Avec 3.000 entreprises, qui emploient directement ou indirectement 300.000 personnes, la France est devenue le partenaire clé dans la région. Terres de grands contrats, les pays arabes ont reçu au cours des années passées une manne d'investissement français considérable (32,5 milliards d'euros). « On a fait un peu vite le procès de la France, à travers les quelques maladresses de ces dernières semaines, assure Charles Saint-Prot, directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques. Notre lien avec ces pays, qu'on appelle la politique arabe, inaugurée par le général de Gaulle, va se poursuivre avec les nouveaux dirigeants. »

Mercredi, Pierre Lellouche va s'efforcer de rassurer les entreprises françaises présentes dans la région et les inciter à y rester. Paris entend aussi dans un deuxième temps réveiller les projets de grands contrats, mis en sommeil ces dernières semaines, à l'instar du TGV de La Mecque (lire ci-contre). Enfin, la France, qui a demandé l'inscription à l'ordre du jour du Conseil européen du 11 mars de la situation en Libye et en Méditerranée, compte demander à ses partenaires européens un effort de solidarité envers les pays du Sud. Appel entendu. Mardi, la Commission européenne a adopté les grandes lignes d'un nouveau « Partenariat pour la démocratie et la prospérité partagée » à l'attention des voisins du sud de la Méditerranée, qui sera soumis vendredi aux chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Sept. Bruxelles soutient aussi l'idée d'une réforme du mandat de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), afin de l'étendre au sud méditerranéen. Si l'ensemble de ses actionnaires l'approuvent, la Berd pourrait débloquer 1 milliard d'euros par an dans ce cadre.

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