Gaël Orieux défend les poissons menacés

Le chef de l'Auguste, à Paris, parraine l'opération « Mr Goodfish » consistant à mieux faire connaître et déguster les diverses espèces pour préserver la ressource.

Depuis quelques semaines, vous avez dû voir fleurir sur les cartes des restaurants et les étals des poissonniers un nouveau petit logo « Bon pour la mer, bon pour vous ». Il indique que la consommation de cette espèce de poisson ne met pas en péril les réserves halieutiques. Si les initiatives de ce genre se multiplient depuis quelques mois, celle-ci, baptisée « Mr Goodfish », a la particularité de fédérer l'ensemble de la chaîne, des pêcheurs jusqu'aux consommateurs, et de mettre en avant les entreprises de pêche, les poissonniers et les restaurants obéissant aux règles du développement durable dans le monde. Autre originalité, ce projet a une dimension européenne puisqu'il associe trois membres du réseau Océan mondial : Nausicaa, le centre mondial de la mer à Boulogne-sur-Mer, l'Acquario di Genova, en Italie, et l'Aquarium Finisterrae, en Espagne.

Croisade

Pour Gaël Orieux, le chef étoilé de l'Auguste, à Paris, qui parraine cette opération, c'est la première étape d'une démarche engagée il y a trois ans. « Je suis très heureux que Mr Goodfish ait vu le jour et que l'ensemble des acteurs y soient associés. » Car, au-delà de l'engagement sociétal, la mer est un élément indissociable de la vie du jeune homme. Originaire des Côtes-d'Armor, Breton dans l'âme, il décroche à 18 ans son monitorat de plongée sous-marine avec bouteilles. Une passion qu'il n'a jamais cessé de pratiquer depuis et qui l'a sensibilisé à une protection accrue de la nature et de ses ressources. La prise de conscience finale viendra de la pratique : une douzaine de poissons seulement sont régulièrement travaillés en cuisine. Gaël Orieux commence alors à se documenter sur la pêche, sur les espèces menacées selon les régions, etc. Il se convainc vite que les chefs ont un rôle à jouer : près d'un tiers de la pêche française aujourd'hui est consommé en restauration et vendu en poissonnerie.

Il entame ensuite une véritable croisade : donner le goût aux consommateurs d'autres poissons, méconnus, savoureux, travaillés autrement. Il frappe à toutes les portes, sollicite les ministères, les instituts de recherche spécialisés, jusqu'à la rencontre avec le directeur du centre mondial de la mer de Boulogne-sur-Mer, Nausicaa, qui lui parle du projet européen Mr Goodfish. L'idée, non pas de boycotter les poissons les plus courants sur les étals des poissonniers ou les cartes des restaurants, mais de proposer une nouvelle alternative aux consommateurs en les incitant à goûter de nouvelles espèces qui ne trouvent pas preneurs par méconnaissance séduit immédiatement le jeune homme. L'opération a trouvé son parrain.

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