Metaufer innove dans les déchets complexes

La plate-forme de tri à sec autorise la valorisation des plastiques et métaux, sans pollution.

La méthode de tri inventée par Metaufer, entreprise de recyclage installée à Erstein (Bas-Rhin), tient davantage du système D que d'une démarche complexe d'ingénierie. Mais qui pourtant, fonctionne. Pour valoriser des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) fournis par l'industrie du broyage, cette PME a imaginé une chaîne de traitement où la flottation chimique, dans des bains, est remplacée par un tri optique et électromagnétique qui n'engendre aucune pollution.

« Notre système utilise les propriétés physiques des matières, comme le magnétisme, la densité ou la granulométrie », explique le PDG de Metaufer Philippe Gadouleau. La chaîne de traitement est constituée d'éléments disparates dont les fonctions initiales (capteurs, reconnaissance infrarouge, cribles, ventilateurs) ont été détournées au profit de l'industrie du recyclage. Elle permet d'éjecter les matériaux ciblés, aluminium, laiton, plomb, zinc ou cuivre, qui sortent à 95 % de taux de propreté. Le tri final est assuré par sept agents, recrutés à l'occasion du démarrage de cette nouvelle activité.

Un procédé unique en France

En 1994, lors de sa reprise par Philippe Gadouleau, Metaufer se contentait de louer des bennes. Le recyclage des ferrailles, activité devenue dominante au fil des années (8 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009), n'autorisait pas une rentabilité satisfaisante. L'entreprise a sollicité une aide financière au conseil régional d'Alsace pour développer ce nouveau procédé, présenté comme unique en France.

« Les résidus de broyage que nous trions à Erstein risquaient la mise en décharge directe, sans aucun traitement », argumente Philippe Gadouleau, qui a obtenu 174.000 euros de subventions de la collectivité. Le solde de l'investissement, soit 1,6 million d'euros, est financé par endettement classique. Metaufer, qui compte 28 salariés, espère augmenter son chiffre d'affaires de 20 % grâce aux déchets complexes. « Le prix de revient du tri à sec est inférieur à celui de la flottation. Nous fonctionnerons par campagnes. Quand le cours du cuivre sera au plus haut, nous traiterons du cuivre », annonce Philippe Gadouleau. Le site d'Erstein affiche 8.000 tonnes de capacité annuelle. Un deuxième site, à Strasbourg, est déjà prévu pour trier des matériaux complémentaires.

Olivier Mirguet, à Strasbourg

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