Bolloré vise 40.000 batteries par an à l'horizon 2013

Le groupe a inauguré lundi une usine près de Quimper. Pour équiper notamment les véhicules électriques d'Autolib.
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« Nous ne pouvons pas savoir si ce sera un succès », a reconnu prudemment le président du groupe éponyme, Vincent Bolloré, lundi, lors de la pose de la première pierre de la nouvelle usine de batteries supercapacités lithium-métal-polymère à Ergué-Gabéric (Finistère), près de Quimper. Ce site « représente un investissement de 250 millions d'euros et 300 créations d'emploi », assure-t-il. Objectif : équiper notamment les futures voitures électriques « Bluecar ». Capacités : 20.000 batteries à terme, qui s'ajouteront aux 5.000 sur le site canadien, près de Montréal, lequel montera également à 20.000. Soit 40.000 unités annuelles au total en 2013. Ces batteries sont plus sûres et moins sensibles aux températures que celles au lithium-ion, selon le dirigeant.

60 Autolib en juin

Vincent Bolloré doit notamment livrer en juin prochain les 60 premières voitures destinées au projet Autolib. L'industriel breton a remporté l'appel d'offres en décembre dernier. Il s'est engagé à mettre à disposition 250 Bluecar au 30 septembre 2011 et en livrer 3.500 d'ici à 2016, pour une utilisation en libre-service dans la capitale et dans au moins une cinquantaine de communes d'Île-de-France. Nous avons pu essayer un des premiers exemplaires de présérie, assez habitable, aux fortes accélérations, mais extrêmement bruyant et à la finition imparfaite. On nous a toutefois affirmé que le modèle de série serait pourvu d'insonorisants et bien mieux assemblé.

La production sera assurée près de Turin, chez Cecomp, un sous-traitant du carrossier transalpin Pininfarina avec qui Vincent Bolloré avait constitué une coentreprise à parité. Le hic, c'est que Pininfarina a pâti de sérieux déboires financiers ! Du coup, Vincent Bolloré se réserve la possibilité de « reprendre les 50 % restants » de sa société conjointe avec le carrossier. Et il étudie en outre « une prise de participation dans Pininfarina, jusqu'à 30 %, avec un investissement d'une trentaine de millions d'euros ». Cecomp peut « faire quelques milliers d'exemplaires par an mais, avec Pininfarina, on peut en produire quelques dizaines de milliers ».

« Nous aurons dépensé 1,5 milliard d'euros » entre 1996 et 2013 dans la filière batteries et stockage d'électricité », précise Vincent Bolloré. Mais la Banque européenne d'investissement (BEI) vient d'accorder un prêt de 130 millions, l'État français 50 millions.

Alain-Gabriel Verdevoye, à Quimper

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