L'éolien "offshore" en quête du bon tarif

Les développeurs qui répondront à l'appel d'offres devront avoir les reins solides et proposer des projets performants sur le plan industriel et environnemental.
Reuters

La première tranche de l'appel d'offres éolien offshore, (3.000 mégawatts [MW] cette année sur un total de 6.000 prévus d'ici à 2020) devra impérativement être couronnée de succès. « Sinon, la France conservera son retard et dépendra d'industriels étrangers », préviennent Wilfried Lauriano Do Rego, associé, et Charles Abbey, directeur chez KPMG. Le cabinet, qui publie son étude sur l'éolien offshore en Europe, souligne que le choix des appels d'offres est une singularité française.

Exercice d'équilibriste

Ce sera donc aux développeurs de projets de proposer des tarifs cohérents avec leurs projets. La fourchette prévue aujourd'hui est de 100 à 160 euros par MW, à comparer avec 150 euros en Allemagne et 180 au Royaume-Uni, alors que les coûts de raccordement au réseau, réputés élevés, restent à la charge des opérateurs. Ces derniers devront se livrer à un véritable exercice d'équilibriste pour trouver le tarif permettant à leur projet d'obtenir un bon score tout en assurant sa rentabilité. Sur 100 points, 40 dépendront du tarif demandé, 40 du volet industriel et 20 du volet environnemental. Sachant que le taux de rentabilité interne (TRI) acceptable par un investisseur est au minimum de 10 %. Ce qui, selon KPMG, correspond à un tarif d'environ 135 euros/MW et à 22 points sur 40. Seuls les projets les plus performants sur les autres volets auront des chances d'être choisis. « Un taux d'utilisation des machines élevé, un taux de maintenance faible, mais aussi d'autres aspects plus qualitatifs - tels que le recours à des PME locales ou une chaîne d'approvisionnement peu émettrice en CO2 - seront bien notés », précisent Wilfried Lauriano Do Rego et Charles Abbey. Les opérateurs qui se porteront candidats devront avoir une surface financière importante. Les banquiers exigent de 30 % à 40 % de fonds propres, dans un secteur où le MW revient à 3,7 millions d'euros. « Il y aura des candidats solides pour la première tranche, mais il faut que les projets soient assez rentables pour susciter un intérêt pour la seconde tranche », insistent les consultants. Les industriels français semblent confiants. Certains s'organisent déjà au sein de clusters.

Wilfried Lauriano Do Rego et Charles Abbey identifient plusieurs bons points pour le marché français tels que la simplification des démarches administratives, la détermination a priori des zones propices, ou encore les délais serrés entre le lancement de l'appel d'offres en juin prochain et les réponses dues avant fin 2012, qui poussent à la construction de consortium...

Cela suffira-t-il à rassurer les banquiers, qui se sont déjà montrés frileux en 2010 sur ces projets à la faisabilité technique encore incertaine ?

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Commentaires 2
à écrit le 11/03/2011 à 18:07
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"Sur 100 points, 40 dépendront du tarif demandé, 40 du volet industriel et 20 du volet environnemental " 20 points seulement pour le volet environnemental !!! ...rien a foutre donc ... pour baisser prix et profit il suffit donc de les mettre là où...

à écrit le 10/03/2011 à 15:07
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Comparons ce qui est comparable ! Au UK, il y a un risque de prix, ce qui n'est le cas ni en France ni en Allemagne. En Allemagne, le tarif est garanti sur 12 ans plus un bonus dépendant de la profondeur et de l'éloignement des côtes, donc au maximum...

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