Soitec s'allie à Schneider Electric dans le solaire CPV

Le français Soitec ne s'arrête plus sur le marché du photovoltaïque à concentration (CPV) et montre une nouvelle fois qu'il entend bien jouer le premier rôle au niveau mondial.
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Début mars, il a décroché la fourniture de la plus grande centrale CPV au monde et annoncé la construction d'une usine aux Etats-Unis. Cette fois, l'entreprise iséroise s'allie à Schneider Electric, l'un des leaders mondiaux de la gestion de l'énergie. Alors qu'il a déjà obtenu les faveurs du groupe américain Johnson Controls, ce partenariat avec Schneider Electric place Soitec en position de force sur le marché. Les deux français comptent notamment montrer la pertinence de leur rapprochement dans l'Hexagone, avec le développement d'un projet démonstrateur de ferme solaire.
Le photovoltaïque à concentration utilise des lentilles de Fresnel pour concentrer la lumière du soleil sur de minuscules cellules photovoltaïques multi-couches à haut rendement (cellules multi-jonctions type cellules III-V). La technologie se présente sous forme de modules de grande taille, montés sur suiveurs solaires (trackers). Elle est destinée à être déployée dans les ceintures solaires de la planète, les zones les plus ensoleillées, sous forme de dizaines de MW.
Coordonner deux métiers
Soitec et Schneider Electric annonce un accord de collaboration technologique. "Nous démarrons ensemble", déclare un porte-parole de Schneider Electric, en soulignant que le périmètre précis de leur rapprochement sera précisé par la suite. Les deux industriels vont proposer une solution commune. Mais cette alliance n'est pas exclusive. Elle prendra du sens au cas par cas, selon les projets.
Pour cerner ce partenariat, il faut comprendre qu'une centrale solaire est un mariage entre deux métiers majeurs : celui des technologies solaires CPV (les cellules, les modules, l'optique, les trackers...) et celui de l'ingénierie électrique. Sur ce dernier point, il s'agit d'optimiser le système énergétique dans son ensemble et de manière intégrée (rendement, risque, sécurité, coût, durabilité, architecture et distribution électrique, gestion opérationnelle de la centrale...). Sur de grandes fermes solaires, l'un ne fonctionne pas sans l'autre.

Un projet démonstrateur en France
Dans ce cadre, Soitec est fort de sa technologie CPV, suite au rachat de l'allemand Concentrix fin 2009. Avec son expertise dans les semi-conducteurs, Soitec compte trouver des synergies technologiques majeures à moyen terme sur les fameuses petites cellules III-V, coeur de la technologies CPV.
De son côté, Schneider Electric joue sur le système dans son ensemble et livre son savoir-faire en ingénierie électrique. Le groupe va apporter à l'offre solaire de Soitec sa solution EcoStruxure qui vise à optimiser les dépenses d'exploitations d'un système (opex) et les dépenses d'investissement en capital (capex). A côté du matériel (câbles, systèmes de connexion électrique, transformateurs...), Schneider met à disposition sa plateforme logicielle : "Nous apportons un seul produit de gestion des composants énergétiques", explique le groupe, qui intègre de "l'intelligence" dans une centrale CPV.
Pour montrer l'intérêt de leur alliance, Soitec et Schneider Electric comptent développer un démonstrateur en France. "Nous n'en sommes qu'à la déclaration d'intention", explique néanmoins Schneider Electric. Si un projet français est à suivre, les deux industriels pourraient aussi se positionner sur les marchés du pourtour méditerranéen, dans le cadre notamment du Plan Solaire Méditerranéen. Le projet Desertec, dans lequel est impliqué Soitec au travers du consortium Desertec Industrial Initiative (DII), semble indirectement concerné.

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