Les laveurs de voitures sont épargnés par la sécheresse

Les arrêtés préfectoraux restreignant les usages de l'eau se multiplient en France. Ces mesures frappent avant tout les activités agricoles.
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Lentement mais sûrement le nombre des départements soumis à des arrêtés préfectoraux de restriction de l'usage des eaux ne cesse d'augmenter. Selon le dernier décompte officiel réalisé par le ministère du développement durable, 42 collectivités départementales sur les 96 que compte le territoire métropolitain sont aujourd'hui plus ou moins restreintes dans leurs usages de l'eau.

Quel que soit le niveau de restriction, qui comprend trois modes distincts du plus modéré au plus sévère, le phénomène de la sécheresse a des implications bien au-delà du secteur agricole qui reste néanmoins le premier concerné puisqu'il consomme à lui seul 50 % de la ressource et jusqu'à 80 % pendant les mois d'été. De nombreuses activités industrielles sont également directement concernées par le manque d'eau dans la mesure où, elles aussi, ont besoin de cette ressource pour assurer la bonne marche de leur activité. Selon les chiffres officiels, le secteur de l'industrie pompe environ 30 % des réserves d'eau. De ce point de vue les sociétés de lavage de voitures sont à l'évidence en première ligne.

Le groupe Hypromat qui développe la marque Eléphant Bleu dans une dizaine de pays européens ainsi qu'en Afrique du nord (Maroc) suit avec attention la progression de la sécheresse. Avec 850 centres de lavage qui utilisent en moyenne 2.300 m3 d'eau annuels et un poste eau « qui représente environ 10 % du chiffre d'affaires d'une station mais qui peut grimper jusqu'à 40 % » selon Yves Brouchet, son directeur général, les conditions hydrologiques ne peuvent être ignorées. D'autant « qu'une station de lavage qui reste fermée pendant une quinzaine de jours, peut s'avérer catastrophique » admet-il. Interrogé par sur ces temps de limitation d'eau, Yves Brouchet reste néanmoins serein. D'abord parce que les arrêtés des préfectures ne visent pas, en tout cas pour l'heure, son activité. C'est même parfois le contraire puisque dès le niveau 2 des restrictions, le lavage des véhicules est interdit dans la rue et n'est autorisé qu'en stations équipées. C'est-à-dire dans ses stations ou celles de ses concurrents.

Par ailleurs le directeur général est d'autant plus tranquille qu'il développe un argumentaire dont il est convaincu qu'il emportera l'adhésion des pouvoirs publics qui, dès lors, attendront l'ultime moment avant de lui interdire de puiser dans les réserves d'eau. « Le lavage en station est gage de moindre pollution, avance-t-il. Avec le lavage sauvage (hors station Ndlr) ou avec la simple action des pluies sur les véhicules, ce sont quelque 95.000 tonnes de polluants par an qui vont directement dans les nappes phréatiques ». En outre, les procédés développés par les laveurs de voitures et notamment le lavage haute pression « permet de maîtriser la consommation ». Et d'avancer qu'un nettoyage en station consomme 50 litres contre 300 litres pour un lavage « sauvage ».

Nul ne sait si ces arguties résisteront à une aggravation de la sécheresse. La seule certitude qu'on peut avoir est qu'en cas d'assèchement majeur des nappes phréatiques, les pouvoirs publics privilégieront comme la loi les y oblige, l'utilisation des réserves pour l'alimentation humaine. Et que tous les autres usages seront suspendus le temps que la pluie revienne.

 

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Commentaire 1
à écrit le 31/05/2011 à 16:33
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il faut commencer par interdire le remplissage des piscines.et interdire aussi la culture du maïs dans les régions sèches. oui oui interdire la culture du maïs là où il ne doit pas être cultivé. par ailleurs,les russes lèvent l'embargo sur le blé. et...

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