
Alstom a prévu d'implanter deux bases industrielles, l'une à Cherbourg (Manche), l'autre à Saint-Nazaire (Loire Atlantique). Le député-maire (PS) et président de la Communauté urbaine de Cherbourg (CUC), Bernard Cazeneuve, rappelle que ce premier appel d'offres représente "2.000 emplois pérennes" pour la région de Basse-Normandie, dont 1.000 pour la région cherbourgeoise qui vit aujourd'hui du nucléaire... avec EDF et Areva.
C'est une "nouvelle filière industrielle" qui démarre et sera, espère-t-il, confortée avec "l'énorme projet" d' hydroliennes en partenariat avec DCNS. C'est aussi un nouveau souffle pour le port de Cherbourg en perte de vitesse depuis plusieurs années. Bernard Cazeneuve est convaincu que le "travail en mode projet" avec des représentants de l'Etat et des collaborateurs de toutes les collectivités concernées a permis d'éviter la "diversion politique" pour se concentrer sur les "vrais enjeux infrastructures portuaires, d'immobilier et de formation", en partenariat avec le site de Saint-Nazaire.
Bien servi par ce premier appel d'offres, l'axe Cherbourg-Saint-Nazaire est déjà dans les starting blocks pour le "deuxième round" d'éolien offshore du deuxième semestre 2012. Enfin, confie Bernard Cazeneuve, les équipes sont également prêtes pour "contractualiser avec les territoires anglais".
Le port du Havre sera utilisé par les deux consortiums
La perfide Albion est aussi au centre des préoccupations des Havrais. Ces derniers ont eu très peur de se retrouver sans aucun "champ" à construire, donc sans usine. Ils ont été "sauvés" avec le champ de Saint-Brieuc (Areva - Iberdrola) et caressent l'espoir de récupérer le projet modifié du Tréport.
Au-delà des parcs français, les deux usines havraises annoncées par Areva (construction de pales d'éoliennes et assemblage de nacelles) pourront aussi construire les éoliennes britanniques, Iberdrola étant "attributaire de plusieurs champs de l'autre côté de l'eau", précise le député-maire UMP du Havre, Edouard Philippe. Ce dernier ne cache pas qu'il est intervenu politiquement sur le dossier. "Il est bien naturel qu'il y ait eu des interventions de la communauté havraise sur un dossier aussi stratégique. Pour Le Havre et le port du Havre, c'est l'opportunité d'une nouvelle filière industrielle".
Coup de poignard contre la Haute-Normandie
Satisfecit également du côté du Havre Développement, l'agence de développement de la région havraise qui réunit, ville, agglomération, Chambre de commerce et d'industrie (CCI) et port. Son directeur, Gérard Mercher, souligne l'intérêt de pouvoir nouer un "partenariat stratégique avec Iberdrola, le premier producteur d'électricité éolienne au monde, présent en Grande-Bretagne" (le premier gisement mondial). En marge du parc offshore de Saint-Brieuc, Gérard Mercher ajoute qu'il a des contacts réguliers avec les responsables du consortium EDF/Alstom. "Ils ont prévu d'utiliser le port du Havre comme port de base pour le travail d'assemblage final et aussi pour fabriquer les fondations d'éoliennes".
Sans un mot pour le futur site industriel havrais, le député (PS) de Seine-Maritime et président de la Communauté d'agglomération rouennaise, Laurent Fabius, a choisi de son côté, de commenter l'échec du projet du Tréport piloté par GDF SUEZ (140 éoliennes, 750 MW). "La décision de M. Sarkozy et de son gouvernement en matière d'énergie éolienne est un coup de poignard contre la Haute-Normandie. Elle montre combien ces gens-là se moquent de toute vraie ambition industrielle (...)"
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