Les Français bichonnent leur voiture

Pas encore prêts à l'abandonner, ils préfèrent l'entretenir pour qu'elle pollue moins.

Dans leur grande majorité (70 %), les Français voient dans la crise à la fois une preuve qu'il faut modifier nos comportements, et l'occasion de passer à l'acte. Mais on constate une fois de plus qu'en matière d'attitude éco-responsable, il y a loin de la coupe aux lèvres. Plus loin encore, à de rares exceptions près, que l'an dernier. C'est ce que révèle le sondage commandé pour la deuxième année consécutive par Norauto Groupe et la SNCF à l'institut CSA. Publié demain lors du forum international Construire un nouvel équilibre, organisé à Deauville les 27 et 28 novembre par les Ateliers de la Terre (dont « La Tribune » est partenaire), celui-ci porte essentiellement sur les enjeux de mobilité. Un sujet, pourtant, qui revêt aux yeux des Français moins d'importance que le tri des déchets (qu'ils jugent prioritaire à 68 % !) ou les travaux favorisant les économies d'énergie (60 %).

Si 55 % des sondés estiment important de réduire l'impact environnemental de leurs déplacements, ils sont nettement moins nombreux chez les ruraux et les jeunes. Surtout, dans les faits, seules 31 % des personnes interrogées passent à l'acte. « On sent un vrai tiraillement chez les Français qui expriment leur souhait d'adopter des comportements plus écologiques, mais ont beaucoup de mal à se passer de leur véhicule », analyse Bénédicte Barbry, directrice de la communication en charge du développement durable chez Norauto Groupe. En effet, ils sont encore 67 % à reconnaître qu'ils ne sont pas prêts à y renoncer. « 75 % des gens ont besoin d'une voiture pour aller travailler », poursuit la responsable.

Ecologie et économies

Les automobilistes optent donc pour des solutions plus simples. Si c'est au moment de l'achat que la prise en compte de critères environnementaux est la plus efficace, encore faut-il avoir les moyens de changer de voiture. En réalité, les véhicules d'occasion constituent la majorité du parc automobile, qui continue de vieillir. « L'âge moyen est aujourd'hui de huit ans, et les véhicules qui entrent en circulation devraient avoir une durée de vie de quatorze ans », précise Bénédicte Barbry.

La volonté de faire durer et d'entretenir sa voiture, qui permet en outre d'associer écologie et économies, apparaît finalement comme la pratique « verte » la plus répandue.

Dans un contexte où presque tous les « éco-gestes » sont en recul par rapport à l'an dernier, Norauto peut se réjouir de voir l'entretien se maintenir. Mais le groupe a d'ores et déjà entamé sa diversification vers d'autres solutions d'éco-mobilité, location de deux-roues électriques ou prise de participation (parallèle à celle de la SNCF) dans le leader français du covoiturage, Green Cove. Une évolution confortée par les 75 % de Français qui placent le développement de nouveaux services de transport (vélopartage, covoiturage, autopartage, etc.) parmi les mesures les plus efficaces pour les inciter à modifier leur usage des transports.

« Globalement, la baisse du prix du carburant a bel et bien limité la motivation des gens », regrette Bénédicte Barbry. Une tendance que l'entrée en vigueur de la taxe carbone pourrait renverser.

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