La ouate selon NR Gaïa

Le petit groupe vosgien de BTP mise tout sur l'isolation.

« Actuellement, un bâtiment neuf consomme 80 à 90 kWh d'énergie par mètre carré et par an. En 2012, il ne faudra plus dépasser les 50 kWh. Le grand défi n'est donc pas de trouver de nouvelles énergies, mais d'en consommer moins », explique Olivier Legrand, le patron de la société NR Gaïa. Face à ces normes, s'il est un marché qui s'annonce porteur, c'est donc celui de l'isolation et de la rénovation thermique. Mais, plutôt que de développer encore les matériaux actuels, polluants et énergivores (la laine de verre est produite à 1.100 °C), Olivier Legrand veut faire grandir le marché des isolants renouvelables à base de ouate de cellulose, produit avec du papier journal. Un secteur quasiment déserté par les Français alors qu'Allemands et Autrichiens se sont déjà positionnés.

Panneaux prêts à poser

À Golbey (Vosges) NR Gaïa envisage de produire dès le début de l'an prochain 10.000 tonnes de ouate. Avec le soutien de la SEM Golbey-Épinal entrée au capital, Olivier Legrand va investir 4 millions d'euros en équipement de production, dans un bâtiment de 30.000 m2, loué à Norske Skog, la plus grosse papeterie de France. « Norske Skog est très intéressé par le projet. Chaque année, la papeterie achète et recycle 400.000 tonnes de papier journal. Elle va nous faire bénéficier de ses prix », indique-t-il. Douze personnes seront recrutées dans un premier temps pour produire de la ouate en sac de 15 kg, à destination du marché des négociants. « Si ça marche, on a un projet de plusieurs dizaines de millions d'euros qui pourrait être lancé dès le second semestre 2010, notamment pour industrialiser la fabrication de panneaux prêts à poser, commercialisables dans les grandes surfaces de bricolage. »

À terme, l'objectif est d'installer sur les quatorze sites européens du papetier norvégien des unités similaires. Un projet ambitieux, mais Olivier Legrand n'en est pas à son coup d'essai. Ex-directeur des programmes industriels d'Allied Signal, il a été pendant dix ans le numéro deux de Novasep, une start-up nancéienne spécialiste de la purification des molécules, passée de 60 à 1.400 salariés en six ans ! Depuis, il cherche à investir dans des entreprises à fort potentiel de l'économie verte.

En 2007, il a repris trois menuiseries spécialisées dans la fabrication d'escaliers, et la rénovation de bâtiments, ainsi qu'un constructeur de maisons individuelles. Un ensemble de 180 salariés et 20 millions de chiffre d'affaires qui mise désormais sur l'isolation et multiplie les recherches sur les nouveaux matériaux.

 

 

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