Les obstacles rencontrés par Kriegers Flak illustrent l'ampleur du défi

La Suède s'est retirée vendredi d'un projet impliquant aussi l'Allemagne et le Danemark.

L'exemple de Kriegers Flak, du nom de ce qui pourrait devenir le tout premier maillon du futur super-réseau électrique en mer du Nord et en mer Baltique, donne la mesure du défi à relever pour parvenir à concrétiser ce projet.

Kriegers Flak prévoit de relier trois centrales éoliennes en mer à la frontière entre l'Allemagne, la Suède et le Danemark. Une étude de « préfaisabilité », menée en mai dernier, concluait qu'un lien entre les centrales de chaque pays, bien que techniquement difficile, serait économiquement plus rentable que de simplement relier chaque centrale à son pays respectif.

Mais le projet, soutenu par l'Union européenne, a subi un important revers vendredi. « La Tribune » est en effet en mesure de révéler que la partie suédoise a annoncé son retrait. Svenska Krafnät, l'entreprise qui gère le réseau électrique suédois, estime tout simplement qu'elle est trop occupée pour mener ce projet pilote. « Nous avons actuellement un large projet de réseau électrique dans le sud-est du pays, qui recourt à la technique HVDC [courant continu haute tension, Ndlr], une technique nouvelle que nous n'avons jamais utilisée, explique une porte-parole de l'entreprise. Nous ne voulons pas mener deux projets pilotes d'envergure en même temps. »

Alternatif et continu

Pour l'instant, les parties danoise et allemande, sous la houlette des entreprises de réseaux électriques Energinet.dk et 50 Hertz Transmission (propriété de Vattenfall), continuent à étudier le projet. L'étude de faisabilité définitive doit être publiée le mois prochain. Mais les difficultés à résoudre sont nombreuses. La plus sérieuse est d'ordre technique : côté allemand, la liaison se fera par courant alternatif, et côté danois, par courant continu. Cela nécessite l'installation en haute mer de transformateurs, ce qui augmente à la fois le coût et les difficultés technologiques. L'impact environnemental des câbles électriques sous-marins constitue un autre point d'accrochage. Enfin, des questions de régulation des marchés de l'électricité de chaque pays restent encore à régler. « Le degré de volonté politique est important », concluait le rapport de préfaisabilité. C'est plus vrai que jamais.

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Commentaire 1
à écrit le 19/01/2010 à 15:19
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Centrales éoliennes est un terme mieux approprié que ferme, même si çà n'évoque plus la nostalgie écologique de la ruralité...

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