CDC Climat affiche ses ambitions à l'international

La filiale de la Caisse des dépôts consacrera 250 millions d'euros à la lutte contre le changement climatique.

En 2001, dans le sillage de la signature du protocole de Kyoto, la Caisse des dépôts créait sa « mission Climat ». Presque dix ans plus tard, l'institution de la rue de Lille est passée à la vitesse supérieure. Annoncée fin janvier, la filialisation des activités de la Caisse des dépôts liées à la lutte contre le changement climatique a été détaillée ce jeudi. Objectif annoncé : déployer les activités de CDC Climat à l'international. Pour cela, la Caisse des dépôts va investir 250 millions d'euros supplémentaires d'ici à 2015.

Trois axes de développement sont avancés. D'abord, CDC Climat entend prendre part activement au développement international des infrastructures des marchés du carbone en accompagnant BlueNext, la Bourse du carbone qu'elle détient avec Nyse-Euronext (40 %), en développant et en valorisant ses registres et ses services financiers, et en investissant dans de nouveaux opérateurs européens.

Pour l'instant, les principaux teneurs de registres concurrents de CDC Climat sont les anglo-saxons Markit et APX, mais CDC Climat entend bien profiter de l'image de sécurité et de fiabilité de la Caisse des dépôts. Afin d'éviter tout conflit d'intérêt, la gestion du registre national des quotas, confiée sous mandat par l'État à la Caisse des dépôts, reste assurée par cette dernière.

Deuxième axe : le renforcement des investissements en actifs carbone, à la fois en direct (une ligne de 50 millions d'euros y est affectée) et via des fonds carbone. CDC Climat veut investir 160 millions d'euros d'ici à 2014 dans de nouveaux fonds, qui seraient en priorité orientés vers les zones les moins couvertes actuellement, comme le bassin méditerranéen. « L'ensemble des investissements en actifs carbone permettront de réduire les émissions de carbone de 25 millions de tonnes par an à partir du moment où les différents dispositifs seront en place », expliquent Pierre Ducret, le président-directeur général de CDC Climat et Jean-Pierre Sicard, son directeur général délégué. Parmi les fonds carbone déjà existants figurent le Fonds carbone européen, le Fonds carbone post-2012 (les engagements liés au protocole de Kyoto prennent fin à cette date) et le Fonds capital carbone Maroc.

Tentatives de « phishing »

Enfin, CDC Climat, qui reprend les activités de recherche de la mission Climat, ambitionne de devenir « le centre de recherche européen de référence en économie du changement climatique » en nouant des partenariats avec des universités françaises (chaire Dauphine-Polytechnique) et étrangères. Interrogé sur le niveau de sécurité des registres suite aux tentatives de « phishing » qui ont contraint treize des vingt-sept registres européens à fermer la semaine dernière (« La Tribune » du 2 février), Pierre Ducret a estimé qu'il s'agissait plus d'un problème de naïveté des acteurs qui se sont fait piéger que d'un problème de sécurité propre aux registres. Pour lui, « le système français s'est révélé particulièrement efficace dans sa réponse à cette tentative de fraude ».

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