Le Perco, nouvel eldorado pour les gestionnaires d'épargne salariale

Les professionnels de la gestion s'accordent pour dire que les dispositifs d'épargne salariale issus de la loi Fabius du 19 février 2001 n'ont pas été à la hauteur des attentes. Les espoirs se reportent désormais sur le Perco (plan d'épargne retraite collectif), véritable plan d'épargne salariale consacré à la retraite et introduit par la loi du 21 août 2003, dite "loi Fillon"."Au vu des problèmes de retraite qui vont se poser en France, nous sommes convaincus que la retraite par capitalisation sera le nouvel eldorado des gestionnaires d'actifs, des sociétés d'épargne salariale et des assureurs", explique Christel Bapt, coprésident d'Altedia Investment Consulting. Le démarrage a été lent. "Les mesures Sarkozy de déblocage exceptionnel des avoirs ont éclipsé le lancement des premiers Perco", commente un promoteur d'épargne salariale. "Les grands établissements de gestion viendront quand il y aura plus de volume à gérer", avance un autre spécialiste. Autre raison avancée, les offres de Perco des gestionnaires ne sont pas encore toutes disponibles. Certaines formules sont encore en phase de test.Côté demande, les choses avancent également. "Plus de 50 % des entreprises du CAC 40 mènent actuellement des réflexions sur le sujet", analyse Christel Bapt. Jusqu'à maintenant, les dispositifs Perco du marché ont surtout été des transformations d'anciens PPESV (plan partenarial d'épargne salariale volontaire), anciens plans d'épargne de moyen-long terme introduits par la loi Fabius. Les premiers Perco, créés ex nihilo, arrivent juste.Combiner deux expertises. Toute la difficulté de ce nouveau dispositif est de combiner deux expertises différentes : la gestion de l'épargne salariale et la gestion avec un objectif de long terme. Une troisième expertise vient en plus se greffer, celle de l'assurance pour s'occuper des aspects liés aux sorties en rentes et non plus en capital. "Ces contraintes de gestion long terme et de préservation du capital renforcent les exigences en termes de sélection de gérants, d'allocation d'actifs, de choix de teneurs de comptes, explique Benoît Magnier, coprésident d'Altedia Investment Consulting. L'ingénierie financière est rendue plus complexe. L'enjeu est de structurer des produits qui protègent l'épargne, notamment contre les risques d'inflation." C'est là l'une des missions des consultants : dénicher des "structureurs".La seconde interrogation porte sur le contrôle et le suivi de l'ensemble des dispositifs de gestion des Perco. "A la différence du Perp [plan d'épargne retraite populaire, également créé par la loi Fillon], il n'existe pas dans le Perco d'instance officielle chargée de superviser l'ensemble du dispositif de gestion", explique Benoît Magnier. Pour sécuriser les avoirs des salariés, assurer le suivi des gestionnaires, gérer l'allocation d'actifs dans le temps, certains recommandent de compléter le système de fonctionnement des Perco en introduisant, par exemple, un conseil de surveillance à compétences élargies qui ne se limiterait pas au seul contrôle des fonds proposés. M. Pr.
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