Bernanke, Bush et les démocrates plaident pour un plan de relance

Une union sacrée semble se dessiner pour éviter une récession aux États-Unis. Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a plaidé hier matin devant la commission du Budget de la Chambre des représentants en faveur d'un plan de relance budgétaire rapide et " temporaire " de " 100 milliards de dollars ". La Maison-Blanche a immédiatement et pour la première fois apporté son soutien à sa proposition en annonçant que George W. Bush jugeait " nécessaire " un coup de pouce à l'économie. Les démocrates réclamant depuis plusieurs semaines des mesures de soutien, un consensus pourrait se dégager rapidement pour l'adoption d'un plan de relance que la Maison-Blanche doit encore présenter.La situation économique se détériore rapidement. Les mises en chantier ont chuté de 14,2 % en décembre pour tomber à leur plus bas niveau depuis 1991. L'indice d'activité industrielle de la région de Philadelphie a plongé en janvier, renforçant les craintes d'une récession. Goldman Sachs estime que l'activité de la première économie­ mondiale devrait se contracter de 1 % au deuxième et au troisième trimestre. Ben Bernanke écarte toujours l'idée d'une récession. Mais il pense que l'économie américaine tournera en sous-régime jusqu'en 2009.UNE BAISSE DE 50 POINTS DE BASE" Des mesures de baisse des taux supplémentaires pourraient bien être nécessaires ", a indiqué hier le patron de la Fed devant la Chambre des représentants, renforçant l'hypothèse d'une baisse de 50 points de base du taux d'intérêt de la Fed à 3,75 % lors de la réunion de son prochain comité monétaire les 29 et 30 janvier. Considérant qu'un plan de relance pourrait être " utile sur le principe ", Ben Bernanke a pris soin de préciser qu'il devait être mis en place " rapidement " afin que ses effets se fassent sentir " dans les douze mois à venir ". Des précisions qui visent explicitement à torpiller les propositions républicaines en faveur d'une pérennisation des baisses d'impôts accordées par l'administration Bush au-delà de 2010. Les démocrates y sont hostiles.George W. Bush devait se concerter hier avec les principaux ­leaders républicains du Congrès pour recueillir leurs propositions. Le président doit présenter son plan de soutien au plus tard le 28 janvier prochain lors de son discours sur l'état de l'Union. Les deux principaux candidats à l'investiture démocrate, Hillary Clinton et Barack Obama, ont déjà proposé un plan de relance compris entre 70 et 75 milliards de dollars. Ils privilégient des baisses d'impôts pour les classes moyennes et les moins favorisées ainsi qu'un allongement des indemnisations chômage. Ben Bernanke s'est entretenu le 14 janvier de ces questions avec la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi.UN RISQUE POLITIQUEL'affaire n'est pas forcément gagnée. En 1992, George Bush père avait proposé des réductions d'impôts sur les plus-values et des mesures de soutien à l'investissement pour relancer la croissance. Les démocrates avaient riposté par un plan en faveur des classes moyennes. George Bush père y avait mis son veto... Enterrant tout plan de relance.
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