L'accès au marché indien reste un défi pour Paris

Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on n'a cessé de le répéter comme pour s'en convaincre tout au long de la visite du président français en Inde, vendredi et samedi derniers : " On ne passe pas des contrats d'État à État en Inde comme on le fait en Chine. Celle-ci est une économie de marché particulière alors que l'Inde est une économie libérale. " De fait, les entretiens du locataire de l'Élysée avec les plus hautes autorités indiennes ne se sont soldés par aucun contrat de grande ampleur.Même s'il ne faut pas négliger les marchés obtenus par des filiales d'Areva dans la distribution de l'électricité pour 41 millions d'euros, par EADS et la National Aviation Company of India (Nacil) pour la création d'un centre de maintenance pour les avions Airbus. Les deux pays ont par ailleurs " paraphé " un accord-cadre en vue d'une large coopération à des fins civiles sur l'énergie nucléaire. Mais il ne s'agit pas encore de la signature officielle permettant concrètement au groupe français Areva d'opérer sur le sol indien où il convoite six de la vingtaine de centrales de type EPR qu'envisage de créer Delhi.Avant d'en arriver là, Paris et Delhi devront lever de nombreux obstacles. Pour pouvoir accéder aux technologies nucléaires civiles, l'Inde, puissance nucléaire militaire non signataire du traité de non-prolifération, doit obtenir de l'Agence internationale sur l'énergie atomique (AIEA) une dérogation. Pour cela deux conditions sont requises : l'Inde doit séparer la filière militaire de la filière civile et placer cette dernière sous le contrôle de l'AIEA.SURMONTER L'OPPOSITION COMMUNISTEAutre obstacle, le Premier ministre indien, Manmohan Singh, devra surmonter l'opposition des membres communistes de sa fragile coalition gouvernementale à l'accord conclu par Delhi et Washington dans le nucléaire civil. Sans cet accord aucune autre coopération de ce type ne pourra se concrétiser rapidement.Autre contretemps pour la France, la coopération entre Renault et le constructeur automobile Mahindra pour la fabrication de la Logan semble fragilisée. Le projet du français de se lancer avec l'indien Majaj Auto dans la fabrication d'un modèle de voiture bon marché capable de rivaliser avec la Nano du groupe Tata n'aurait pas été très bien perçu par Mahindra.Il n'en reste pas moins vrai que Nicolas Sarkozy a fait forte impression auprès des hommes d'affaires indiens. Pour entretenir ces bonnes relations, Nicolas Sarkozy compte se rendre en Inde - et en Chine - une fois par an. Il espère doubler les échanges franco-indiens à 12 milliards d'euros en 2012.
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