Quelle conséquence pour votre épargne salariale ?

L'épargne réalisée dans votre entreprise serait-elle à l'abri de la tourmente ? « Nous ne notons aucun mouvement de décollecte pour le moment. En épargne salariale, on est sûr du moyen ou du long terme, pour la retraite », souligne Karine Szenberg, directrice générale de JP Morgan AM. « L'épargne salariale est beaucoup moins risquée, donc moins impactée par la crise, que l'épargne en général », poursuit Sébastien Roy, en charge de l'épargne salariale chez JP Morgan. De fait, sur les quelque 80 milliards d'euros placés dans cette épargne générée par la participation, l'intéressement et l'actionnariat salarié, environ 41 %, soit la majorité des encours, est placé en Sicav monétaires, pour la plupart sans risque. Alors que près du tiers des actifs (31 %) sont investis en obligations, traditionnellement peu risquées. Enfin, et c'est la partie la plus exposée de ce type d'épargne, seulement un quart des encours sont placés en actions.changements législatifsPar ailleurs, les fonds gérés bénéficient d'une double garantie, au-delà de la couverture de 70.000 euros. D'une part, la séparation des métiers (le gestionnaire est différent du dépositaire) fait que deux intervenants se contrôlent. D'autre part, par dérogation au droit des faillites, si le dépositaire fait faillite, les avoirs sont cantonnés : en d'autres termes les créanciers n'y ont pas accès.Pour le futur proche, le tableau pourrait toutefois être différent. Non pas à cause de la crise financière qui certes aura fait fondre les encours, mais plutôt à cause de la myriade de changements législatifs qui va bouleverser le paysage de l'épargne salariale. « La réforme va être un flop », estime Me Gilles Briens. Pour cet avocat spécialisé, « on va vers un ras-le-bol caractéristique, à cause du désordre instauré par l'instabilité de la législation ». La loi « en faveur des revenus du travail » va certes élargir l'accès des PME aux différents dispositifs. Mais il est loin d'être évident qu'elles saisissent cette opportunité pour développer l'épargne salariale face à une pression fiscale qui va s'accroître. Les 2 % supplémentaires de « forfait social » prévus pour le financement du déficit de la Sécurité sociale que devront payer les entreprises sur l'intéressement et la participation tout comme le 1,1 % que devront acquitter de surcroît les salariés à la sortie de leur plan d'épargne salariale au titre du financement du revenu de solidarité active (RSA) ne sont pas vraiment des facteurs de soutien de cette épargne. « L'entreprise va reprendre d'une main, ce qu'elle donne de l'autre avec le forfait social », craint Patrick Azières, directeur chez Hewitt Associates. « L'entreprise qui donne 100 aujourd'hui donnera 98 demain et non 102 ! », poursuit-il. Franck Pauly © re
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