Le fonds souverain à la française attend son directeur général

Ninon RenaudLancé par le chef de l'État le 20 novembre, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) doit accueillir son directeur général dès cette semaine. Son profil devrait avoir une influence déterminante sur le pouvoir d'intervention futur de la Caisse des dépôts. Il est d'autant plus attendu que les contours du FSI, qui devrait prendre la forme de société anonyme, nourrissent au sein de l'institution financière la crainte que celle-ci soit considérablement affaiblie.En transférant dans ce fonds l'essentiel de ses participations stratégiques pour 7 milliards d'euros, qu'il s'agisse des grandes lignes de son portefeuille d'actions ou de ses filiales, la Caisse des dépôts se dessaisit en effet largement de son activité d'investissement. Elle abandonne aussi la gestion directe de ses principales filiales. Hormis CNP Assurances, Belambra, Egis, la SNI, peut-être Transdev et sans doute la Compagnie des Alpes, l'institution financière passera du statut de gestionnaire autonome de ses filiales à celui de cogestionnaire. Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts, aura certes la présidence du conseil d'administration du fonds ? et donc un rôle de pilote de la stratégie ?, mais le nouveau directeur général du FSI aura l'avantage quant aux décisions d'investissements futures. Ce, dans le respect des orientations stratégiques du comité des investissements du fonds. Or l'Élysée a choisi, pour présider ce comité, une personnalité qu'on lui dit proche?: Patricia Barbizet, patronne d'Artémis, holding détenant 40 % de PPR.« Filiale de la Caisse des dépôts qui en détiendra 51 %, le fonds risque de devenir un État dans l'État opérant des investissement désastreux, résume un observateur avisé. Mais les 10 milliards apportés par l'État à ce fonds peuvent aussi être l'occasion pour la Caisse des dépôts de renforcer ses positions », conclut-il. L'institution financière consolidera en effet les résultats du FSI dans ses comptes. niveau d'implicationPour se donner les meilleures chances, l'institution financière espère peser sur la gouvernance du FSI. D'abord par le biais de celle des actifs apportés au fonds. Ensuite en publiant rapidement ses doctrines d'investissement. L'institution y rappelle son horizon d'investissement (long terme), son terrain géographique d'intervention (la France), son mode opératoire (investissement en fonds propres en minoritaire) et son niveau d'implication dans la gestion des entreprises (ni passif, ni activiste).Malgré l'existence de ces principes et d'un comité d'investissement depuis l'été dernier, la Caisse des dépôts a montré qu'il était difficile de résister aux injonctions de l'exécutif. Une source interne résume?: « Le comité des investissements n'a été consulté ni sur le sauvetage de Dexia ni sur l'apport de 10 milliards d'actifs au FSI. » n++BSD ++PasSupprimerBalise NePas supprimer ++BSF ++AFP
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