Bilan annuel calamiteux pour les places européennes

C'est bien connu. Les apparences sont souvent trompeuses. En l'occurrence, au-delà de chiffres généralement calamiteux, le bilan annuel des marchés boursiers européens révèle ici et là quelques décalages entre l'évolution des indices et la réalité économique. La Grande-Bretagne en est le parfait exemple. Alors que la faillite de Lehman Brothers a provoqué une véritable hécatombe à la City, le Footsie 100 figure en tête des meilleurs élèves du Vieux Continent. En limitant son repli à 31,3 % sur l'année, l'indice londonien a mieux résisté que ses voisins et devance de près de 15 points le Dow Jones Stoxx 600. Un investisseur qui aurait placé son argent en euros aurait néanmoins été pénalisé par l'affaissement de plus de 30 % de la livre sterling par rapport à la monnaie unique en 2008. En tout cas, le Footsie a limité la casse grâce principalement aux bonnes performances des valeurs pharmaceutiques comme AstraZeneca (+ 29,7 %) et des groupes miniers tels que Randgold dont le cours s'est envolé de près de 60 %. En Allemagne, le DAX est également parvenu à éviter le pire (? 40,4 %). La dynamique spéculative qui a porté le titre Volkswagen jusqu'à des sommets purement spéculatifs (+ 60,1 %) y est pour beaucoup. Car, pour le reste, le tableau reste teinté de rouge sombre. chute des fleuronsLa dégradation de la conjoncture mondiale a, en effet, entraîné la chute des fleurons de l'industrie germanique. Parmi eux, ThyssenKrupp (? 50,6 %), Siemens (? 51,6 %), Daimler (? 59,9 %) ou encore Infineon, qui figure en queue de peloton en accusant une chute de 88,1 %. Côté helvétique, le SMI (? 34,8 %) s'en est, lui aussi, plutôt bien sorti. Sa baisse a été amortie par l'évolution de quelques mastodontes comme Actelion (+ 14,1 %), Novartis (? 15,1 %) et Nestlé (? 20 %) qui ont permis de contrecarrer les déboires de Swiss Life (? 72,8 %). À la Bourse de Madrid, la hausse du conglomérat énergétique et minier Union Fenosa (+ 15,1 %) et la bonne tenue de Telefonica (? 28,7 %) ont permis de compenser la descente aux enfers des spécialistes de la construction (Sacyr, Ferrovial, FCC, Obrascon Huarte) ainsi que des groupes immobiliers (Colonial). Au total, L'Ibex 35 s'est quand même replié de moins de 40 %. À l'inverse, les lanternes rouges du Vieux Continent ont, en majorité, pris de plein fouet la faillite de leur système bancaire. Le cas le plus flagrant est l'Islande où l'Icex 15 Iceland a été laminé (? 94,3 %) par la banqueroute d'Eimskipafelag (? 96,4 %). Idem pour l'indice irlandais, l'Iseq, qui a cédé (? 66,2 %) sous le poids de la déconfiture d'Anglo Irish Bank (? 98,4 %). En Belgique, les difficultés de Fortis (? 94,8 %) ont plombé le BEL 20 (? 53,4 %), tandis que celles d'ING (? 71,8 %) ont affecté l'AEX 25 (? 51,9 %) à Amsterdam. La Bourse italienne (? 48,4 %) a, quant à elle, dû aussi subir l'effondrement de l'empire Agnelli avec Ifil Investments (? 72 %) et Fiat (? 74,1 %).
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