2008, une année littéraire pleine de surprises

L'année 2008 a commencé au lendemain de la mort de l'immense écrivain français Julien Gracq, le 22 décembre 2007. Pour s'achever quelques jours après le décès de Harold Pinter, l'un des plus grands dramaturges anglais, le 24 décembre 2008. Entre ces deux dates, les lecteurs du monde entier ont aussi pleuré Césaire, Soljenitsyne, Darwich ou Robbe-Grillet. Mais 2008 a aussi été sanglante pour les écrivains? vivants.Les ventes d'« Ennemis publics », l'ouvrage commun de Michel Houellebecq et Bernard Henri-Lévy, n'ont pas été à la hauteur du plan médiatique ambitieux lancé par les éditeurs. Tiré à plus de 100.000 exemplaires, le livre a trouvé à peine 30.000 lecteurs. Christine Angot et Catherine Millet ont, elles aussi, été boudées par la critique et le public. Peut-être les lecteurs ont-ils préféré redécouvrir une autre figure des lettres féminines, Simone de Beauvoir, dont on fêtait le centenaire de la naissance cette année. Claude Lévi-Strauss, bien vivant, fut accueilli dans la Pléiade pour ses 100 ans.Certaines célébrations n'ont pas été épargnées par la polémique. On se souvient du boycott par certains pays arabes du Salon du livre, dont Israël était l'invité. Une controverse finalement moins vive que le débat autour du prix Nobel de littérature 2008, attribué à J. M. G. Le Clézio. Journalistes, écrivains et universitaires se sont affrontés par tribunes interposées, certains estimant que l'inspiration de l'auteur de « Désert » était désormais à sec.Les grands prix littéraires français ont en revanche été bien accueillis, si l'on excepte les protestations de Yasmina Khadra accusant les jurys d'avoir écarté son roman, « Ce que le jour doit à la nuit », des récompenses les plus prestigieuses. Des écrivains peu médiatiques mais talentueux ont été honorés, comme Jean-Marie Blas de Roblès (prix Médicis pour « Là où les tigres sont chez eux ») ou Atiq Rahimi (prix Goncourt pour « Syngué Sabour »). La critique littéraire a aussi particulièrement salué cette année « Zone » de Mathias Enard, « les Années » d'Annie Ernaux, « Fragments de Lichtenberg » de Pierre Senges, « Courir » de Jean Echenoz?Rayon littérature étrangère, l'année a été une nouvelle fois dominée par les écrivains anglo-saxons. Dès le mois de janvier, Cormac McCarthy lançait une double offensive avec la parution de son chef-d'?uvre « la Route », et la sortie du film des frères Coen, « Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme », inspiré de son précédent roman. Richard Powers, Don DeLillo, William T. Vollmann, Ian McEwan et David Lodge ont aussi contribué au triomphe de la littérature de langue anglaise, parachevé par le grand retour de Thomas Pynchon, dont le monumental « Contre-Jour » a conquis les plus exigeants lecteurs. Aimé Ancian
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