La chose est entendue : 2009 sera une année capitale. Il faudra gérer des situations graves, demeurer stoïque dans la souffrance. Du bureau ministériel à l'épicerie de campagne, c'est partout le branle-bas de combat ; on tient la barre des deux mains. C'est à ce point angoissant qu'on se prend à rêver d'une année 2009 réversible. Voilà un v?u utile ! Au 31 décembre prochain, après avoir décidé, arbitré et sacrifié tant et plus pour surmonter la crise, on considérera posément nos résultats et, en cas d'échec, on rembobinera la bande pour recommencer tout depuis zéro. Avec cette seconde chance, tout devient permis ! Dans les entreprises, les conseils d'administration pourront assumer des stratégies courageuses ; si dans un an elles ont tourné à la catastrophe, il sera temps de revenir en arrière et de faire les choix contraires. Certains esprits sans doute se méfieront d'un tel demi-tour sur l'échelle des temps, mais bien vite tous y trouveront leur compte ? de l'humoriste qui refera son spectacle sans les gags qui n'ont pas fait rire au détenu qui préparera davantage son évasion manquée, en passant par le romancier qui cachera dans son coffre le navet qu'auront éreinté les critiques. Tout continuera d'être grave mais, trois cent soixante-cinq jours durant, rien ne sera plus inexorable. Comme l'écrivain mal satisfait de son dernier chapitre, chacun pourra chiffonner 2009 pour réécrire son année sur une page vierge ? et moi recommencer cette chronique avec un v?u que je trouverai meilleur encore.

latribune.fr

14 Jan 2009, 1:30

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