Hôpitaux  : une dette de 20 milliards

La situation financière des hôpitaux publics se dégrade rapidement. Selon la note de conjoncture publiée chaque année par Dexia, le déficit d'exploitation a doublé en 2007, à près de 500 millions d'euros, un peu plus d'un tiers des établissements étant déficitaires. Si les recettes progressent quasi au même rythme depuis 2005, elles ne compensent pas la progression des charges, qui sera particulièrement rapide en 2008 et accentuera la détérioration des comptes d'exploitation des hôpitaux ? ceux-ci s'attendent à un déficit de plus de 800 millions d'euros. Les frais de personnels, qui pèsent pour 72 % des charges, ont augmenté de plus de 4 % en 2007. La capacité d'autofinancement des hôpitaux s'est donc à nouveau contractée en 2007, de 5,9 %. Les plus gros établissements, les centres hospitaliers universitaires, sont les plus concernés, avec une capacité d'autofinancement revenue en dessous de celle de 1998, alors que celle des centres hospitaliers (CH) et surtout des hôpitaux locaux progresse.Malgré cette fragilité, les hôpitaux publics continuent d'investir fortement (construction de bâtiments, équipement?), toujours stimulés par le plan de relance gouvernemental Hôpital 2007. Les investissements ont ainsi progressé de 5,2 % en 2007, pour atteindre 5,6 milliards d'euros et Dexia table pour 2008 sur une nouvelle hausse importante (près de 6,5 milliards d'euros attendus). montée en charge « Le plan gouvernemental a bien joué son rôle. Il y a eu un rattrapage sur les investissements, qui étaient jusqu'alors considérés comme notoirement insuffisants », commente Dominique Hoorens, directeur des études de Dexia Crédit Local. L'autofinancement se repliant, les hôpitaux ont donc eu largement recours à l'endettement, à hauteur de 2,4 milliards d'euros en 2007 et 4 milliards en 2008, pour financer ces opérations. L'encours de la dette des établissements publics poursuit donc sa montée en charge fulgurante. « L'utilisation de l'endettement pour les investissements est passé de 5 % en 1997 à 66 % en 2008, et l'encours de la dette des hôpitaux de 8,2 milliards d'euros en 1997 à 15,9 milliards en 2007 et 20,1 milliards d'euros en 2008 », poursuit Dominique Hoorens. Alors qu'en 2002, il fallait trois années de capacité d'autofinancement pour rembourser l'encours de la dette, il en faut désormais neuf. Tous les établissements ne sont pas concernés au même titre, les plus petits ayant davantage recours à l'autofinancement. L'année 2008 devrait toutefois rester une année record pour l'investissement hospitalier, qui devrait se replier en 2009 avec l'extinction de l'élan impulsé par Hôpital 2007, même si le nouveau plan Hôpital 2012 doit prendre le relai.
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