Les banques américaines se bousculent pour lever des fonds

Cher Timmy, nous sommes heureux d'être en mesure de rembourser les 25 milliards de dollars que tu nous as prêtés. » En lisant une lettre factice adressée au secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, Jamie Dimon a suscité l'hilarité lors d'une conférence, lundi à l'université de New York (NYU). Le PDG de JP Morgan Chase évoquait pourtant un sujet très sérieux : l'empressement qu'il partage avec d'autres patrons de Wall Street à rembourser au plus vite les fonds perçus dans le cadre du plan de soutien fédéral à la finance (Tarp). Ces dernières 48 heures, plus de 19 milliards de dollars d'augmentations de capital, de cession et de conversions de titres ont été annoncés à Wall Street.Lundi, la Réserve fédérale a dévoilé que des autorisations de remboursement « devraient être annoncées dans la semaine du 8 juin ». Mais la banque centrale a aussi prévenu que les établissements souhaitant rembourser ces fonds devraient d'abord démontrer leur capacité à lever des capitaux en Bourse ou à émettre de la dette sans garantie fédérale. Sans attendre, JP Morgan Chase et American Express ont procédé dès hier à des augmentations de capital portant respectivement sur 5 milliards et 500 millions de dollars, alors que leurs dirigeants avaient indiqué que ce n'était pas nécessaire pour rembourser le Tarp. La veille, Goldman Sachs avait dégagé 1,9 milliard de dollars en allégeant sa participation dans la banque chinoise ICBC.À l'issue du test de résistance auquel elle a soumis dix-neuf grands établissements financiers, la Fed a classé JP Morgan Chase, American Express et Goldman Sachs parmi les neuf sociétés jugées assez solides pour ne pas avoir à renforcer leurs fonds propres. Mais les dix autres établissements s'empressent aussi de satisfaire la banque centrale. Hier, Morgan Stanley, à qui la Fed a demandé de lever 1,8 milliard de dollars, a procédé à une augmentation de capital de 2,2 milliards. Après avoir déjà récolté 8 milliards en capital et en dette, la banque compte se conformer aux exigences de la Fed mais aussi rembourser les 10 milliards perçus dans le cadre du Tarp « avant la fin juin ». De son côté, Bank of America a converti pour 9,5 milliards de dollars d'actions préférentielles en actions ordinaires, ce qui, après d'autres opérations, lui a permis de renforcer ses fonds propres à hauteur de 33 milliards, un montant quasi équivalent aux 33,9 milliards demandés par la Fed.coudées franchesL'indice KBW Banks ayant doublé depuis le 6 mars, les banques veulent profiter d'un contexte favorable pour s'extirper au plus vite de la tutelle fédérale pour plusieurs raisons. Les opérateurs de marché estiment que la conversion attendue d'actions préférentielles du Trésor en une participation de 34 % dans Citigroup a contribué à l'éviction de la banque de l'indice Dow Jones. Par ailleurs, selon le « Wall Street Journal » l'établissement suspendrait les indemnités de départ de cinq de ses anciens dirigeants. En se désengageant du Tarp, les patrons de banque entendent retrouver leur marge de man?uvre dans leur politique de rémunération. nLes banques veulent profiter d'un contexte favorable pour s'extirper au plus vite de la tutelle fédérale.
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