Depuis hier, aux États-Unis et en Europe, les aficionados de jeux vidéo peuvent trouver dans les bacs la nouvelle console portable de Nintendo, la DSi (prononcez à l'anglaise « DS Eye », comme ?il), vendue au Japon depuis novembre. Innovation la plus visible, un appareil photo intégré. Le joueur peut s'amuser à prendre des photos, les déformer, les stocker, les transférer. La machine est commercialisée environ 170 euros, soit 20 euros de plus que la DS classique. « Comme avec le capteur de souffle sur la précédente version [qui permet en soufflant sur l'écran, d'agir sur le jeu] cela va faire évoluer le « gameplay » [la façon de jouer] », explique Laurent Michaud, analyste à l'Idate. Ce n'est pas un appareil photo que Nintendo cherche à vendre. Il cherche plutôt à offrir de nouvelles possibilités aux développeurs de jeux vidéo.« Les écrans sont également plus grands. La console est équipée d'une capacité de mémoire sur laquelle le joueur stocke des jeux téléchargés sur Internet », indique Stephan Bole, à la tête de Nintendo France. Sur le site Internet DSiWare, le joueur peut télécharger des jeux pour des sommes allant de 2 à 10 euros, il peut aussi équiper sa console portable d'un navigateur Internet, pour accéder au Web en wi-fi. « C'est une innovation importante pour un fabriquant de console, même s'il arrive dans un univers déjà concurrentiel. On voit aujourd'hui le succès gigantesque de l'AppStore, le site de téléchargement de logiciels pour l'iPhone, d'Apple », indique Laurent Michaud. Plus de la moitié des applications téléchargées sur les téléphones portables sont des jeux vidéo. Apple comme concurrentLa Nintendo touche un public différent de celui de l'iPhone, plus large et surtout d'enfants. Mais, pour les analystes, l'iPhone peut faire de l'ombre à la DS. Pour l'instant, seulement 5 jeux, plus simples et moins onéreux que ceux vendus sur les linéaires, sont disponibles sur le site de la DSi. Ils devraient évoluer vers plus de complexité. « Cela permet d'attirer de nouveaux éditeurs, qui n'ont pas forcément accès à la distribution traditionnelle. Plus globalement, c'est un premier pas vers la dématérialisation », indique Laurent Michaud. Avec la DSi, Nintendo essaie de maintenir la croissance d'une console lancée il y a quatre ans, et dont 100 millions d'exemplaires ont déjà été écoulés. « En France, nous avons écoulé 5,9 millions de DS. Nous avions remplacé la DS première génération pour la DS Lite, plus fine, avec un écran plus lumineux. Là, nous allons conserver les deux versions », indique Stephan Bole. Pour mémoire, la Game Boy a été écoulée à 150 millions d'exemplaires.

latribune.fr

17 Avr 2009, 1:39

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