Barack Obama, faiseur de compromis

Pour une première sortie dans l'arène mondiale, ce fut un coup de maître. Car Barack Obama aura non seulement été la mégastar du G20, mais aussi l'artisan de son succès. Le président américain s'est révélé particulièrement à l'aise dans la recherche de compromis, jeudi, dans le centre Excel de Londres.Le moment le plus spectaculaire s'est déroulé dans l'après-midi. D'un côté, Nicolas Sarkozy exigeait que la liste noire des paradis fiscaux soit publiée dès le soir même. Son homologue chinois, Hu Jintao, s'y opposait, craignant de voir Hong Kong et Macao y figurer.simple et efficaceEn pleine session plénière, à la vue de tous, le président américain a pris à part le Français et le Chinois, suivi par une série de traducteurs et d'officiels. La conversation a d'ailleurs dû être un exercice délicat pour les interprètes?: les trois présidents ne parlent aucune langue commune. Barack Obama a alors proposé une solution simple?: la liste noire serait publiée par l'OCDE et le G20 en « prendrait note ». La Chine, qui ne fait pas partie de l'OCDE, sauvait ainsi la face. Il y a fort à parier que l'absence de Hong Kong et Macao sur la liste noire finale ait aussi fait partie des discussions?Cette volonté de faire avancer le dialogue est symbolique de l'attitude volontairement modeste du président américain. Pendant les différentes conférences de presse, Barack Obama a sans doute été celui qui a utilisé le langage le moins grandiloquent. Alors que Gordon Brown se vantait à coups de milliers de milliards de dollars et que Nicolas Sarkozy s'extasiait d'un résultat « au-delà de ce que nous pouvions imaginer », le leader américain reconnaissait les difficultés d'un monde multipolaire. « On nous dit que la dernière fois, toute l'architecture du système international avait été refaite, a-t-il dit. Eh bien, s'il y a juste Roosevelt et Churchill assis dans une pièce autour d'un brandy [comme c'était le cas après la Seconde Guerre mondiale, Ndlr], c'est une négociation plus facile. » Eric Albert, à LondresIl n'a pas hésité à prendre Nicolas Sarkozy et Hu Jintao à part afin de proposer une position acceptable par chacun.
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