L'or malmené par les ventes du FMI

Le brutal décrochage, jeudi, en plein milieu du G20, des cours de l'or, revenu de 930 à 905 dollars sur le Comex, accompagnant l'accès de faiblesse du dollar (qui aurait dû normalement alimenter sa hausse) a surpris les observateurs. Le regain de confiance des marchés ne suffisait pas à l'expliquer. La réponse est venue en fin d'après-midi avec l'annonce de la mise en vente d'une partie de l'or détenue par le FMI. Pourtant, l'annonce de la vente de 403 tonnes d'or (sur un total de 3.217 tonnes, troisièmes réserves de la planète derrière les États-Unis et l'Allemagne) n'est jamais que l'acceptation par les Américains d'une décision vieille d'un an pour résorber le déficit de l'institution supranationale. Mais cela a provoqué d'autant plus de dégâts sur le cours de l'once que de nombreux observateurs voient dans le retour à l'étalon or, au moins partiel, une solution à l'appel sino-russe pour l'émergence d'une devise de réserve alternative au dollar? la bijouterie repartL'annonce de la vente de l'or du FMI s'inscrit dans l'accord signé entre les banques centrales en 2004, qui limite leurs ventes globales à 500 tonnes par an. UBS indiquait hier matin espérer que les ventes du FMI continuent de s'inscrire dans cet accord, qui court jusqu'en septembre prochain. Par ailleurs, la BCE a averti en début de semaine avoir cédé 35,5 tonnes d'or, ce qui porte les cessions des banques centrales depuis le début de l'année à 85 tonnes. Toutefois, alors que les banques centrales occidentales et le FMI continuent de se délester, et que les réserves du principal fonds indiciel investi sur l'or se stabilisent après avoir volé de record en record, la demande repart du côté de la bijouterie. On a assisté, en mars, à la reprise des importations turques (40 tonnes), après plusieurs mois d'interruption de ce flux pour cause d'envolée des prix. Si l'once d'or, à 896,50 dollars vendredi, ne conserve qu'un modeste gain de quelque 2 % depuis le début de l'année, son rebond depuis le 12 novembre dernier atteint près de 25%. Le regain d'intérêt pour le métal jaune se mesure davantage sur le cours des mines d'or, dont les cours ont souvent regagné plus de 50 % depuis le 1er janvier. C'est le cas d'Anglogold, qui a bénéficié de la prise de participation de 12,3 % dans son capital par John Paulson? l'un des rares gérants de hedge funds à avoir gagné de l'argent depuis le début de la crise. C. T.
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