La suite d'un long feuilleton

La saison 4 de la série sur le travail le dimanche sera bientôt disponible. La proposition de loi Mallié, version 4, sera en effet examinée à partir de mardi à l'Assemblée nationale. Mais que de rebondissements dans ce feuilleton qui vise à honorer une promesse de campagne du candidat Sarkozy et une déclinaison majeure de son « travailler plus pour gagner plus ». Retour en arrière. Peu après son élection, Nicolas Sarkozy s'engage à élargir les possibilités de travail le dimanche pour doper la croissance. La proposition fait aussi partie des pistes de la commission Attali pour libérer la croissance. En novembre 2007, Jean-François Copé nomme le député UMP Richard Mallié à la tête d'un groupe de travail sur l'ouverture des magasins le dimanche. Le choix de cet homme n'est pas un hasard. Richard Mallié a, dans sa circonscription des Bouches-du-Rhône, la zone commerciale Plan-de-Campagne qui, depuis trente ans, ouvre ses magasins le dimanche. Une pratique contestée avec succès devant les tribunaux par des organisations syndicales qui rendent la zone hors-la-loi. Le député, qui n'en est pas à son premier texte sur le sujet, rédige une proposition de loi. Deux fois remaniée, elle met le feu dans le monde syndical et politique, y compris dans les rangs de sa propre majorité. La suite récente est connue. Emmenés par Marc Le Fur, député UMP des Côtes-d'Armor et par ailleurs vice-président de l'Assemblée, une soixantaine de députés, hostiles à l'extension du travail le dimanche, publient une tribune dans la presse pour dire tout le mal qu'ils pensent du texte. Ils trouvent un relais dans l'opposition, le monde syndical et chez une partie des Français. Le 15 décembre, le gouvernement recule. Il faut l'intervention du chef de l'État pour calmer le jeu et aboutir à un compromis a minima, qui vise surtout à légaliser les pratiques existantes et à faciliter l'ouverture dominicale dans les zones touristiques. Le débat sera relancé par Brice Hortefeux peu avant son départ du ministère du Travail. La version 4 du texte, même édulcorée par rapport à la version 1, fait toujours l'objet de critiques. I. M.
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