Les pétrolières à la traîne en Bourse

ctionsIl y a un an encore, elles étaient les stars de la cote, avec des profits record et un prix du baril qui culminait à 147 dollars. Aujourd'hui, l'étoile des compagnies pétrolières, qui ont publié leurs résultats semestriels la semaine dernière, a bien pâli. La plupart d'entre elles voient leurs cours de Bourse fléchir depuis janvier. Il en va ainsi du français Total, dont le titre recule ? légèrement, il est vrai ? de 0,4?%. Les replis du britannique BP et de l'italien ENI sont plus francs, à ? 3?% et ? 2?%. L'américain Chevron fait encore moins bien, qui rétrograde de 5?%. Pis, son compatriote Exxon Mobil, numéro un mondial du secteur, flanche de près de 12 % à Wall Street, une contreperformance équivalente à celle de l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell. Aussi, les actions de géants comme Total, Royal Dutch Shell ou ENI se paient 10 fois seulement leurs bénéfices attendus pour 2009, alors que le marché dans son ensemble se traite sur la base d'un multiple de 14.navigation à vueIl faut dire que, sur le plan opérationnel, le premier semestre a été exécrable pour l'industrie pétrolière. En témoignent les résultats présentés ces derniers jours : au cours du seul deuxième trimestre, le bénéfice net de Total a fondu de 54?%. Celui de Chevron s'est écroulé de 74?%. Dans la même veine, les résultats d'Exxon Mobil et de Royal Dutch Shell ont plongé de 66 %, et de 67 %. À l'origine de ces dégradations : l'effondrement de la demande de pétrole et du prix du baril, conséquence de la crise économique, qui réduit notamment les déplacements en avion et, par conséquent, la consommation de kérosène. Résultat, certaines compagnies ont annoncé une réduction de leurs investissements et des mesures de restructuration. C'est le cas de Royal Dutch Shell ou bien encore de l'espagnol Repsol. La première s'apprête à procéder à de nouveaux licenciements, après s'être déjà séparée de 20 % de ses cadres dirigeants. La seconde, dont le bénéfice net a dégringolé de 71 % au deuxième trimestre, projette de réduire de 10 % ses investissements, cette année. Une nécessité douloureuse, les investissements étant le gage de la croissance future.Mais, pour l'heure, les groupes pétroliers naviguent à vue : « Nous ne parions pas sur une reprise rapide », a déclaré Peter Voser, le patron de Royal Dutch Shell, lors de la présentation des résultats de la firme. Certes, le cours du pétrole est remonté hier à plus de 71 dollars, à Wall Street. Mais les compagnies pétrolières sont bien placées pour savoir à quel point le prix du pétrole est volatil, en raison notamment de la spéculation. Christine Lejoux
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