Le rapport Ollier soutiendra la filialisation de Fret SNCF

ferroviaireL'été s'annonce chaud chez les cheminots. Avant même la présentation, mi-juin, des projets de la SNCF pour son activité fret, les syndicats ont appelé mercredi l'État à subventionner certains trafics non rentables. Une option que le secrétariat d'État aux Transports, en coulisse, a réfutée tout de go, fermant l'une des deux portes de sortie envisagées par l'équipe de Guillaume Pepy, le président de la SNCF. Compte tenu des 600 millions d'euros de perte attendus en 2009 pour le fret, selon un audit diligenté par la SNCF, l'autre solution élaborée en interne s'annonce socialement explosive.Auditionné par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, qui prépare un rapport d'information sur Fret SNCF pour le 17 juin, le patron de la branche, Pierre Blayau, a confirmé réfléchir à la « création d'une ou de plusieurs filiales pour les activités rentables de Fret SNCF, comme le transport combiné, avec la route ou le maritime, où seraient transférés des cheminots volontaires », rapporte un cadre de l'entreprise. Et la SNCF envisage « l'abandon de l'activité de wagon isolé [train mixte, par opposition au train complet, Ndlr], qui représente 40 % du chiffre d'affaires de Fret SNCF mais 70 % de ses pertes », ajoute ce dernier, avec un transfert des cheminots sur les TGV ou le RER.« sortir de l'impasse »« L'organisation par filiales [en vigueur en Allemagne à la Deutsche Bahn, Ndlr] permettrait à Fret SNCF de sortir de l'impasse », indique à « La Tribune » Patrick Ollier, le président de la commission des Affaires économiques. « Je ne vois pas d'autres solutions. » Et de rappeler que « la branche perd en moyenne 300 millions d'euros par an » et que « l'État y a déjà injecté 3,5 milliards » depuis 2003. Cependant, « il n'est pas question d'abandonner les wagons isolés, assure le député, mais de réfléchir à de nouveaux modes d'organisation performants ». Sur ce point, « le futur statut d'opérateur de proximit頻, prévu dans la loi de régulation ferroviaire en cours d'adoption, reste « une solution qui fonctionne là encore très bien ailleurs », aux États-Unis ou en Angleterre.En France, l'idée est de proposer à des PME (des routiers, par exemple) de se charger des « derniers kilomètres » du fret ferroviaire, où se concentrent les wagons isolés. Un axe pilote est à l'étude entre les régions Midi-Pyrénées et Bretagne, avec la SNCF comme opérateur de la ligne principale et deux opérateurs de proximité en bout de parcours. « La position de la SNCF étant claire, les PME candidates vont pouvoir regarder ce qu'elles pourront rentabiliser ou non. Mais il est certain qu'une part des volumes reviendra à la route », estime un proche du dossier. Marine Relinge
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