Un pas vers la consolidation des banques régionales allemandes

estructurationEt si cette fois, c'était la bonne ? Les banques régionales allemandes, les Landesbanken, sont peut-être désormais à la veille d'une vaste restructuration, attendue depuis plus de vingt ans. Jeudi soir, le ministre fédéral des Finances, Peer Steinbrück, et les ministres-présidents des Länder ayant une participation dans une de ces sept banques régionales, sauf la Bavière, se sont mis d'accord sur la nécessité d'engager un processus de consolidation des Landesbanken qui devra s'achever avant le 31 décembre 2010. Les Länder, qui enverront lundi une déclaration d'intention dans ce sens à Berlin, ont aussi reconnu la nécessité d'ajuster les « capacités », autrement dit les effectifs, et de recentrer le modèle d'entreprise des instituts régionaux.On est certes encore loin d'un véritable processus. Plusieurs schémas seraient actuellement à l'étude, car certaines Landesbanken (LB Berlin Brandebourg, Nord LB, Helaba) sont moins touchées par la crise que d'autres et ont peut-être moins besoin d'entrer dans ce processus. Deux obstacles de taille se dressent déjà devant l'accord de jeudi : l'absence de ces négociations de la Bavière et des caisses d'épargne, coactionnaires des banques régionales, dont on sait l'indécision sur le sujet. Le ministre-président bavarois, Horst Seehofer, a indiqué hier qu'il devait « évaluer » les propositions de ses collègues avant de se prononcer, mais il a déjà rejeté comme « irréaliste » la date butoir de fin 2010. Enfin, le syndicat Ver.di s'est opposé à une réduction drastique des emplois et soutient une consolidation sans licenciements ni fermeture de sites.un « pas politique décisif »Pour autant, comme l'a souligné le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Jürgen Rüttgers, l'accord de jeudi est un « pas politique décisif ». Surtout, Peer Steinbrück avait fait de cet engagement vers une consolidation un préalable à la mise en place de structures de défaisance spécifiques pour les Landesbanken, qui en ont un besoin vital. Dès mercredi, un projet devrait être validé. Il prévoirait d'autoriser la mise en place d'instituts qui pourront recevoir non seulement des actifs « toxiques », mais aussi des filiales ou des activités non stratégiques. À la différence du modèle de « bad bank » déjà présenté, ce ne sont pas les banques qui seront responsables de ces actifs, mais leurs actionnaires. Cela devrait permettre aux banques régionales de réduire drastiquement leurs bilans et de s'engager plus facilement dans le processus de fusion. Romaric Godin, à Francfort
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