La Biennale internationale d'art contemporain de Venise o...

« Comment va le monde, Môssieu ? » s'enquérait Jacques Prévert dans l'un de ses poèmes. Avant de répondre aussi sec : « Il tourne, Môssieur. » Et aujourd'hui peut-être plus à Venise qu'ailleurs puisque la cité des doges accueillera dès demain la 53e édition de la célèbre Biennale d'art contemporain de la ville.Pour l'occasion, ont été réunis plusieurs centaines d'artistes venus du monde entier. Tous sont invités à dévoiler leur travail au sein des pavillons nationaux (77 au total) ou dans l'exposition internationale pilotée par Daniel Birnbaum. Avec l'espoir que cette édition redonne à la Biennale des atours de modernité. Car voilà maintenant plusieurs années que la manifestation, doyenne du genre, est comparée à une trop sage vieille dame.Venise a donc décidé de prendre le taureau par les cornes. Quitte à se confronter au monde, elle a choisi de s'ouvrir à lui dans une plus large mesure. Physiquement tout d'abord. La Biennale a gagné de nouveaux espaces, dont le jardin de la Vierge où exposera Dominique Gonzalez-Foerster. L'ancien pavillon italien proposera pour sa part différentes manifestations tout au long de l'année.De nouveaux pavillons nationaux vont également voir le jour pour cette édition. Tel le pavillon palestinien, où sera notamment exposée une installation de Taysir Batniji sur la mémoire. La France a choisi de confier son pavillon à Claude Lévêque, qui a encagé cette « bonbonnière » avant de la plonger dans la pénombre pour une ?uvre presque carcérale baptisée « le Grand Soir ». Les Espagnols, eux, ont une fois de plus fait appel à Miquel Barcelo. Vieux de la vieille« Le rôle fondamental de la manifestation n'est pas de signaler le cours du marché mais de montrer où sont les artistes et, à travers leurs ?uvres, où va le monde », confie Paolo Baratta, le président de la manifestation. C'est exactement ce que s'est attaché à faire Birnbaum, l'actuel recteur de la remuante Staedelschule de Francfort, en invitant une centaine de plasticiens autour d'un thème : « Construire des mondes ». Parmi eux, des vieux de la vieille dont le travail continue d'inspirer la nouvelle génération. Comme l'artiste conceptuel américain John Baldessari (qui se verra remettre, avec Yoko Ono, un lion d'or pour l'ensemble de sa carrière). Chez les petits nouveaux, on retiendra le Chinois Chu Yun qui a récemment fait parler de lui en installant un lit dans une exposition et en y invitant les spectateurs à dormir. Ou encore Haloba Anawana dont l'installation vante les produits du Super G8, un organisme de son invention réunissant des pays du tiers-monde.Daniel Birnbaum a également souhaité que tous les matériaux aujourd'hui utilisés par les artistes soient représentés. Ulla von Brandenburg dévoilera ainsi une installation en textile conçue comme une abstraction. Michelangelo Pistoletto privilégie comme toujours le miroir. Enfin, tous les médiums seront représentés, qu'il s'agisse de vidéos, de films, de sculptures, de photos, de performances, de peintures ou de dessins. Il n'en fallait pas moins pour décrypter les tenants actuels de la création. Et, à travers eux, le monde.Yasmine YoussiBiennale de Venise, aux Giardini et à l'Arsenale. Du 7 juin au 22 novembre. Tél : + 39?041?521 88 28. www.labiennale.orgVenise à la conquête du monde
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