« Les conseils de la société ont entamé des discussions avec plusieurs parties intéressées. » Dans un communiqué lapidaire diffusé le 24 avril dernier, le holding coté britannique Candover Investments, propriétaire de 100 % du capital de la société de gestion Candover Partners, avait confirmé les rumeurs qui couraient sur la place londonienne depuis plusieurs semaines : malmené en Bourse et fragilisé par la faillite de plusieurs de ses sociétés en portefeuille, Candover n'avait plus d'autre alternative que de recourir à l'entrée d'un nouvel actionnaire à son capital, voire à un rachat total.Conseillée par Merrill Lynch, la société a reçu plusieurs propositions venant d'autres acteurs du « private equity », dont l'américain Blackstone, le spécialiste du marché secondaire Coller Capital et le français Eurazeo. Si l'on en croit le journal britannique « Daily Telegraph », Eurazeo est favori dans les négociations et préparerait une offre d'environ 450 pence par action. Hier, le titre de Candover clôturait à 354,25 pence à la Bourse de Londres et sa capitalisation boursière s'établissait à 77,15 millions de livres sterling (87,38 millions d'euros).pragmatismeD'après nos informations, la société d'investissement projetterait de racheter une grande partie de sa cible grâce à des titres Eurazeo. « Une condition sine qua non. L'opération ne se fera pas avec de la dette », juge un connaisseur du dossier. Reste aux actionnaires de Candover de juger si les modalités de l'offre leur conviennent. Si le fait de recevoir du « papier » risque de freiner certains d'entre eux, « ils seront contraints de faire preuve de pragmatisme » face aux grandes difficultés que traverse Candover et son obligation de réagir. En 2008, la société a subi de plein fouet la crise financière et a vu la valeur nette de ses actifs divisée par deux.dilution des actionnairesToujours est-il que l'opération ferait sens pour Eurazeo, qui cherche à se développer à l'international, et particulièrement en Europe : Candover compte des bureaux à Londres, Madrid et Milan. Seul hic, si le rachat est conclu, il se traduirait par la dilution des actionnaires existants, dont les familles fondatrices et les anciens de la banque d'affaires Lazard, regroupés dans la Société Civile Haussmann Percier (23,69 % du capital) et Crédit Agricolegricole SA (16,57 %).Candover et Eurazeo n'ont pas souhaité commenter ces informations.Alexandre Madde

latribune.fr

22 Mai 2009, 1:47

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