Imagerie médicale  : les équipementiers inquiets ? mais flous

Siemens, Philips, General Electric (GE) et Toshiba, victimes collatérales de la baisse des dépenses de santé en France ? C'est en tout cas le discours que tiennent ces industriels depuis l'entrée en vigueur, mi-mars, dans l'Hexagone, d'une nouvelle tarification des actes de radiologie. Ces quatre multinationales, via leurs divisions santé, se partagent le marché français des équipements médicaux ? machines pour scanners, IRM, échographies, etc. ? utilisés par les radiologues. Or, dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale 2009, les actes de radiologie conventionnelle ainsi que les échographies et les mammographies ont vu leur taux de remboursement passer de 100 % à 50 % à partir du deuxième acte ? par exemple, une échographie mammaire réalisée après une mammographie. Une mesure lourde de conséquences selon les industriels : « Les cabinets privés de radiologie procèdent à des annulations de commandes, notamment d'échographes, alors que les cycles de vie de ces machines sont habituellement de trois à cinq ans seulement », affirme Christian Populus, directeur de Siemens Santé France et responsable du pôle imagerie au Snitem (syndicat de la profession). « On compte en France 500 à 600 petits cabinets de radiologie (de 6 ou 7 salariés). Ils observent un recul de 8 à 28 % de leur chiffre d'affaires », confirme le président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR), Jacques Niney.menace à l'emploiDe son côté, le syndicat de médecins généralistes MG France, qui a voté pour ce changement de tarification, rappelle que la radiologie était une exception. Pour les autres actes médicaux (consultations, etc.) le remboursement se fait déjà à 50 % à partir du deuxième acte et est même gratuit à partir du troisième. Pas de quoi rassurer la profession. Alors que les radiologues craignent une moindre prise en charge des patients ? notamment pour le dépistage du cancer du sein ?, Christian Populus va jusqu'à évoquer « une remise en cause des plans d'investissement des constructeurs ». Problème : les industriels peinent à identifier précisément les effets de cette réforme, mêlant dans leurs revendications crise et sous-investissement chronique en imagerie médicale en France. Ils omettent aussi de préciser que cette nouvelle réforme ne concerne pas les IRM, ni les scanners, machines les plus coûteuses. Christian Populus se borne à évoquer une « menace sur certains des 5.000 emplois du secteur », et indique que pourrait se poser « la question de la pérennité du marché français » pour les équipementiers médicaux.
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