Le régulateur favorable à la position de Free sur la fibre optique

40.000 abonnés à la fibre optique fin 2008.Depuis les récents échanges de noms d'oiseaux entre France Télécome;lécom et ses deux concurrents SFR et Iliad, c'était la première fois que les dirigeants des opérateurs français se retrouvaient autour de la même table. Hier, l'ambiance pouvait s'annoncer tendue. « Les échanges ont été sereins », assure Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à l'Économie numérique, qui organisait hier un point d'étape sur le déploiement de la fibre optique. Selon elle, « chacun a montré sa volonté de chercher une solution équilibrée pour libérer l'investissement ». Une solution indispensable. Car, malgré les ambitions affichées des différents opérateurs, les dépenses ne se montent qu'à quelques centaines de millions d'euros, pour 170.000 abonnés fin décembre, dont seulement 40.000 pour la fibre optique dite jusqu'à l'abonné (les autres étant connectés via le câble).une seule fibre par foyerÀ la sortie de cette réunion, les dirigeants des opérateurs se félicitaient eux aussi d'une grande partie des orientations proposées par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), après trois mois de discussions et d'expérimentations organisées sous son égide. Pourtant, un important point de désaccord subsiste pour les zones de population très denses, Paris et les dix plus grandes villes. Faut-il une seule fibre par foyer, solution poussée par Orange et SFR, ou une fibre pour chaque opérateur qui le demanderait, comme le réclame Free ? Les opérateurs s'écharpent depuis des mois sur cette question, cruciale aux niveaux financier et commercial. De l'aveu même de Jean-Claude Mallet, « les désaccords subsistent ». Mais, pour le président de l'Arcep, « il faut que la stratégie défendue par chaque opérateur ait sa chance ». Les orientations publiées hier prônent donc la « neutralité technologique » ce qui aboutira, selon Jean-Claude Mallet, « à la cohabitation de plusieurs réseaux physiques parallèles ». Une position qui satisfait Free mais qui passe moins bien chez Orange et SFR. Outre des difficultés pratiques, ces derniers estiment que ce choix engendrerait un surcoût de 20 % à 50 % du raccordement et poserait d'importants problèmes juridiques et concurrentiels. Ils ont jusqu'au mois de mai, avant l'arrêt définitif du cadre réglementaire pour se faire entendre.En revanche, d'autres obstacles à l'origine du blocage ont été levés de l'Arcep. Premier accord : la compatibilité des différentes solutions technologiques prônées par les opérateurs. Un consensus se dessine aussi sur l'emplacement du boîtier de raccordement de la fibre au réseau. Enfin, tous les opérateurs reconnaissent que, dans les zones non denses en population, ce qui représente un bassin de l'ordre de 15 millions d'habitants, un investissement en commun sera nécessaire pour développer le réseau de très haut débit, avec l'appui des collectivités. Une « task force » a été spécialement créée pour faire avancer cette question. n
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