Les actifs toxiques suscitent les convoitises aux états-Unis

L'administration Obama multiplie les initiatives pour s'assurer du succès de sa stratégie de reprise des actifs toxiques. Vendredi, Sheila Bair, la présidente du principal régulateur bancaire américain (FDIC), a rencontré des responsables de hedge funds, de sociétés de capital-investissement mais aussi une quinzaine de fonds de pension (New York, Californie...) pour vanter les mérites du programme public-privé (PPIP) devant permettre de délester les banques américaines de 500 à 1.000 milliards de dollars de créances douteuses et d'actifs immobiliers toxiques. De son côté, le Trésor vient de réformer les critères de participation au PPIP pour les établissements souhaitant y collaborer en tant que gestionnaires de fonds.rendements de 20 %Si des géants de la gestion obligataire comme Pimco et BlackRock ont déjà fait part de leur vif intérêt pour le rachat de créances douteuses dans le cadre d'un programme dans lequel les risques seront surtout supportés par le gouvernement, les banques aussi regardent le PPIP avec intérêt. Contactée par « La Tribune », Wells Fargo, basée en Californie, précise « étudier la vente et le rachat » de tels actifs tandis que les établissements de Wall Street (Citigroup, JP Morgan Chase?) se refusent à commenter leurs intentions. En interne toutefois, certains banquiers new-yorkais ne cachent pas qu'ils espèrent profiter d'un marché potentiellement très lucratif. Selon Credit Suisse, l'effet de levier qu'autorise le PPIP avec le concours du gouvernement fédéral pourrait générer des rendements annuels de 20 % sur les actifs « réellement toxiques ». Une source interne chez Goldman Sachs précise que la banque « est davantage susceptible de participer au PPIP en tant qu'acheteur que de revendeur, mais étudiait la possibilité d'y contribuer en qualité de vendeur, acheteur ou gestionnaire ». Morgan Stanley indique que sa division de gestion d'actifs « étudie sa participation au programme ». D'après les médias américains, son directeur général, John Mack, a affirmé à des employés que le groupe envisageait le rachat de créances. Selon le « Financial Times », Citigroup et JP Morgan Chase sont aussi intéressées par ces actifs.fronde du CongrèsLe mois dernier, Sheila Bair a prévenu « les banques saines » qu'elles « pourraient participer (au PPIP), en qualité d'investisseur, évidemment par pour les actifs que [vous] vendriez ». Une telle perspective est décriée au Congrès, Max Bachus, le chef de file républicain de la commission des Services financiers de la Chambre des représentants ayant déposé un projet de loi pour empêcher les établissements renfloués par le gouvernement fédéral de bénéficier du PPIP. La FDIC espère pourtant qu'autoriser certaines banques à investir dans ces titres ? notamment par le biais d'une participation dans des fonds ? les encouragera à céder leurs propres créances à un prix avantageux.Lundi, le Trésor a accordé jusqu'au 24 avril, soit quinze jours de plus, aux sociétés souhaitant collaborer au PPIP comme gestionnaires pour déposer leur candidature. Les critères d'éligibilité présentés le mois dernier restent valables, mais ne pas « respecter l'un deux ne se traduira pas nécessairement par une disqualification », a précisé le Trésor.
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