Les grands groupes français recrutent dans les banques d'affaires

Pour les banquiers d'affaires, l'herbe est plus verte ailleurs en ce moment. Depuis le début de la crise, beaucoup de banquiers d'affaires ont rejoint des grands groupes français. En janvier, Veolia a recruté comme directeur financier Thomas Piquemal qui était jusqu'ici associé gérant chez Lazard. Matthieu Brisset, ex-JP Morgan, est devenu directeur du développement chez LVMH, Julien Elmaleh a quitté Rothschild pour s'occuper de la direction financière de Numericable, ou encore Laura Assiai (ex-Morgan Stanley) dirige désormais le département fusions-acquisitions de Gucci (PPR). La liste est encore longue.Si les recrutements de banquiers d'affaires par les grands groupes restaient rares ces dernières années, ils ont désormais été multipliés par trois ou quatre et marquent une tendance de fond. Tout d'abord, beaucoup de banques d'affaires connaissent des difficultés et ont réduit leurs effectifs, ce qui pousse beaucoup de banquiers à partir. Ainsi, Josserand Billaud a quitté Royal Bank of Scotland (ex-ABN-Amro) il y a quelques mois pour diriger le département fusions-acquisitions d'Areva T & D comme son ancien collègue Rudy Achache a rejoint la direction financière de Carrefour. Même constat chez Goldman Sachs qui, malgré sa résistance à la crise, s'est séparé de nombreux banquiers à Paris : Émile Daher est devenu directeur du développement d'Unibail, Isabelle Simon dirige désormais la stratégie de développement de Publicis et Cédric Duchamp s'occupe des fusions-acquisitions chez Casino. double compétenceMais, surtout, ces mouvements sont rendus possibles car les rémunérations des banquiers d'affaires sont aujourd'hui bien moins élevées avec l'effondrement de leur bonus. « Il y a trois ans, la rémunération proposée par une entreprise était, pour un senior, jusqu'à 4 ou 5 fois inférieure à celle d'un banquier. Cet écart s'est réduit de plus de la moiti頻, explique Françoise Fiorentino, chasseuse de têtes chez CTPart­ners. Et leurs salaires fixes étant traditionnellement aux environs de 100.000-150.000 euros, ils peuvent le conserver voire l'augmenter en passant dans un groupe. « Certains banquiers s'interrogent aussi sur la pérennité du modèle des banques d'affaires et sur l'avenir de leur profession. Cela amène certains d'entre eux à envisager un changement de carrière », ajoute-t-elle. Pour les banquiers, cette aventure opérationnelle peut leur permettre d'avoir un double profil rare, voire recherché par certains fonds d'investissement. Pour les entreprises, elles s'attachent des profils financiers pointus et techniques utiles lors des négociations d'acquisitions. Matthieu Pechberty
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