En pleine crise, Albert Frère renforce ses positions dans le CAC

Le plus français des Belges persiste et signe ! Au troisième trimestre en tout cas, l'homme d'affaires, considéré comme le premier actionnaire du CAC 40, démontre une fois encore son attachement à l'industrie française. Profitant de la crise financière, il a renforcé ses positions en France, où il a investi quelque 700 millions d'euros, par l'intermédiaire de sa société de portefeuille Groupe Bruxelles Lambert (GBL), gérée à parité avec la famille canadienne Desmarais, partenaire de longue date. Heureux hasard ou véritable intuition de la part de ce milliardaire, souvent comparé à Warren Buffet ? Mi-2007, GBL a lancé une augmentation de capital de 1,2 milliard d'euros. Ce recours au marché à un moment opportun se révèle d'une grande utilité ; cet accroissement des moyens financiers lui fournit aujourd'hui, alors que le CAC 40 a baissé de 38 % depuis le 1er janvier, la possibilité de continuer à investir à bon compte dans les sociétés françaises. Sur quels groupes, Albert Frère a-t-il complété ses lignes ? Lafarge, Pernod Ricard, Imerys, Total et Suez Environnement font partie des élus. Dans le groupe de spiritueux, GBL, filiale de CNP, est monté de 7 à 8,1 % des titres. En grignotant 0,8 % de plus du capital de Suez Environnement, il en détient désormais 7,1 %. Il a aussi augmenté de 1,5 % sa position dans Imerys, le groupe de minéraux industriels, et de 0,1 % sa propriété dans Total. Enfin, pour compléter ses emplettes françaises, entre le 14 septembre dernier et le 5 novembre, ses 20,45 % au capital du groupe de matériaux de construction Lafarge ont été portés à 21,1 %.Lafarge a perdu 63 % depuis le début de l'année, Pernod Ricard 35 %. Au demeurant, la stratégie d'Albert Frère est claire : prendre des participations minoritaires mais significatives dans une poignée de grands groupes cotés, au capital éclaté, afin d'y exercer un rôle d'actionnaire actif, donc d'influer si nécessaire sur la stratégie de la société. Pour cela, il sollicite des sièges au conseil de surveillance ou d'administration. Aussi le groupe n'a-t-il sans doute pas fini d'investir en France. Il dispose encore de 680 millions d'euros de trésorerie nette. Surtout, fin 2007, Paul Desmarais Jr, fils de son partenaire de toujours, a précisé que GBL était prêt à monter à hauteur de 30 % dans Lafarge. Mais attention, la chute des marchés ne crée pas que des opportunités. Elle a aussi fait perdre une partie du terrain gagné au baron belge. L'actif net de GBL, évalué au 5 novembre 13,754 milliards d'euros, soit 85,24 euros par action, s'est déprécié de près de 30 % depuis janvier.
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