Les pétroliers russes à la merci du Kremlin

Le Kremlin pourrait bien profiter de la vulnérabilité du secteur pétrolier pour reprendre la main. « Nous nous attendons à une participation accrue de l'État dans le pétrole russe. TNK-BP semble le plus vulnérable, de même que Sourgoutneftegaz », avance Alexander Burgansky, analyste chez Renaissance Capital. En attendant, le secteur se prépare à une forte réduction des investissements de l'ordre de 20 à 30 % en 2009, ce qui, selon ce même analyste, entraînera au bas mot « une baisse de 1,1 % de la production du brut, soit 483 millions de tonnes pour l'année prochaine ». À l'inverse des pétroliers russes, Gazprom ne semble pas touché par la crise. En témoigne son programme d'investissement 2009 en hausse de 12 % par rapport à 2008, à 26 milliards d'euros, un record historique. Les experts estiment que Gazprom pourra tenir ses engagements? à condition que le baril de pétrole se maintienne en moyenne à 60 le baril en 2009.Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a reconnu jeudi que les pétroliers russes perdaient 68 dollars par tonne de brut exportée. Le calcul est basé sur un baril Urals, marque sous laquelle le pétrole russe est vendu sur les marchés internationaux, qui est tombé à 44 dollars le baril. Soit 321 dollars la tonne, auxquels il faut retrancher 148 dollars de taxes prélevées par l'État russe, 90 dollars de dépenses opérationnelles et enfin 51 dollars de frais de transport et de transfert (chiffres du gouvernement russe). D'autres estimations font état de pertes autour de 90 dollars par tonne exportée.Le pétrole est à son niveau le plus bas depuis quatre ans et de nombreux experts estiment que la tendance va se poursuivre jusque dans une fourchette de 20 à 30 dollars le baril. En novembre, les exportations ont baissé jusqu'à leur niveau de 2004 car les producteurs russes se jugent pénalisés par les taxes. Le gouvernement s'inquiète à son tour, le budget dépendant largement des taxes à l'exportation du brut. Les exportations par oléoduc ont baissé de 12 % entre octobre et novembre (3,7 millions de barils par jour) et les producteurs ont menacé de réduire de 12 % supplémentaires, pressant le gouvernement d'ajuster plus rapidement la fiscalisation sur les cours. Vladimir Poutine a indiqué jeudi que le gouvernement envisageait une baisse supplémentaire des taxes. Emmanuel Grynszpan, à Moscou +BSD++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF++
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