« Maîtriser l'impact des erreurs de prévision »

Quels sont les avantages de la gestion quantitative en temps d'instabilité ?Pierre Séquier. ? Son traitement systématique de l'information permet plus facilement de garder un regard objectif sur l'évolution des marchés. C'est particulièrement pertinent en période de changements importants de l'environnement financier, comme aujourd'hui. Par ailleurs, en temps de crise, l'essentiel des décisions d'investissement relève plus de la gestion du risque, point fort de la gestion quantitative, que de la prévision de rentabilité. Faut-il pour autant renoncer aux principes de base de la théorie financière parce que l'émotion est forte sur les marchés ? Je ne le crois pas car, au c?ur de la tempête, il est préférable de garder le cap en réduisant la voilure plutôt que de hisser grand-voile en changeant de cap.Comment identifier les sources d'alpha ?Pour prévoir des rentabilités, un modèle peut conjuguer plusieurs sources d'alpha et ainsi bénéficier de la diversification. Pour sélectionner des actions, on peut tester individuellement des critères de valorisation comme le PER et des indicateurs de court terme comme les révisions de bénéfices prévus. Il s'agit alors d'associer ces critères de manière optimale. Comme les sources d'alpha peuvent réagir différemment suivant les situations de marché, faire varier le poids de chacune peut permettre d'améliorer les performances. On constate dans les périodes de crise que les acteurs de marché prêtent plus attention aux indicateurs de court terme qu'aux fondamentaux. Il est donc préférable de privilégier les premiers dans ces périodes-là.Cela doit aboutir à un portefeuille optimal ?Oui, c'est-à-dire déterminer les investissements offrant les meilleures perspectives de rendement tout en maintenant le risque à un niveau acceptable. Or, l'instabilité chronique des marchés met souvent à l'épreuve des portefeuilles construits sur la base de scénarios devenus obsolètes. Dans un contexte de volatilité faible, comme début 2007, il paraît opportun d'investir massivement en actions, d'autant que leur valorisation était intéressante. C'est aujourd'hui extrêmement risqué alors que les niveaux de volatilité sont quatre fois plus élevés. Si gérer, c'est prévoir, c'est aussi maîtriser l'impact des erreurs de prévision sur le portefeuille optimal. Cet impact pouvant être colossal, une méthode robuste de construction de portefeuilles est primordiale. Elle évitera de trop concentrer un portefeuille sur des opportunités, souvent trop belles pour durer. propos recueillis par T. S.
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