Le 1er janvier, il avait cité le chantier de l'hôpital parmi les réformes au menu de 2009. Le chef de l'État n'a pas attendu longtemps pour s'emparer du sujet. Aujourd'hui, à Strasbourg, il mettra à profit l'inauguration du nouvel Hôpital Civil de Strasbourg, pour présenter ses v?ux aux professionnels de la santé, et montrer l'importance qu'il attache à ce secteur. Alors que des drames survenant en milieu hospitalier sont de plus en plus médiatisés, Nicolas Sarkozy tiendra à assurer les professionnels de son soutien. Mais ce ne sera pas Noël en janvier : le chef de l'État ne devrait pas annoncer de cadeaux substantiels, pour répondre à ce que certains médecins, urgentistes notamment, appellent une crise, et qui voient sa solution dans des millions ? voire des milliards d'euros ? sonnants et trébuchants, finançant des recrutements massifs. En plein accord avec Bercy, qui a la maîtrise des comptes sociaux, et la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, le chef de l'État estime que l'hôpital doit d'abord mieux s'organiser. Comment ? Principalement, en nommant à sa tête un vrai patron, capable d'arbitrer entre les impératifs médicaux et les contraintes de gestion, et en optant pour une vision régionale de l'ensemble du système de santé. Très concrètement, des agences régionales de santé (ARS) essaieront enfin d'articuler médecine de ville et hôpital. Avec pour objectif, notamment, de mettre un coup d'arrêt à l'engorgement croissant des services d'urgence. Cela passe par un effort des médecins libéraux, qui pourraient prendre un plus grand nombre de malades en charge.Problème : ils voient de moins en moins leur activité comme un sacerdoce. Entre incitation et contrainte, le gouvernement va devoir naviguer au plus près. La réforme, baptisée Hôpital, Patients, Santé, Territoire, serait débattue à l'Assemblée à compter de la mi-février. Les médecins, nombreux au Parlement, ont bien l'intention de la faire bouger.Ivan Best

latribune.fr

21 Jan 2009, 1:27

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