Partout les Bourses se sont effondrées, perdant jusqu'à 14 % pour la Bourse russe, contrainte de fermer ses portes jusqu'à vendredi. L'action coordonnée des six principales banques centrales de la planète, baissant leurs taux de concert, n'a pas tenu tête aux égoïsmes nationaux dictant des plans gouvernementaux de soutien aux banques et aux surenchères d'assurances domestiques données sur les dépôts bancaires. Seuls manquent au chaos des volumes de transactions dignes de ce que les Anglais baptisent "sell off". Les marchés semblent capituler, mais ce n'est pas la lame de fond où tous les acteurs apeurés ouvrent en grand les vannes de leurs portefeuilles. Il est vrai qu'après avoir brûlé plus de 450 milliards d'euros en un an, la capitalisation boursière du CAC 40, revenue à 640 milliards, ne permet plus d'attendre de records de transaction. Un constat qui vaut pour tous les marchés ! Mais c'est sur le terrain politique que la déception était hier soir la plus vive. L'illusion européenne bute sur la réalité et n'accouche que de mesurettes telles que le relèvement du plafond européen des dépôts des particuliers à 50.000 euros. Dans ce triste tableau, une lueur d'espoir a toutefois surgi avec le retournement britannique apparu dans les propos du Premier ministre, Gordon Brown, qui a déclaré : "Nous avons invité les autres pays européens à envisager des propositions que nous leur avons faites ce matin [mercredi] en vue d'un plan de financement à moyen terme." De plus, dans une déclaration conjointe, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont affirmé hier soir que les "actions de l'Allemagne et de la France" seraient désormais "totalement coordonnées". L'urgence commande en effet pour les gouvernements de reprendre la main alors que la crise financière va trouver un relais dans la production industrielle et que les banques centrales tirent leurs dernières cartouches.

latribune.fr

23 Oct 2008, 5:02

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