Eurotunnel échoue à enrayer sa chute boursière

Entre Eurotunnel et les investisseurs, ce n'est pas le grand amour. Loin de là. Hier, le titre de l'exploitant du tunnel sous la Manche est tombé à 5,78 euros(- 8,95 %, à 6 euros à la clôture), son plus bas niveau depuis le regroupement de ses actions, le 12 novembre 2007. À partir de cette date, le cours a été divisé par plus de deux. Sa dégringolade s'est accélérée après l'incendie survenu dans le tunnel, le 11 septembre dernier. L'action a ensuite dévissé de près de 38 %, alors que, dans le même temps, l'indice CAC 40 perdait 13 % seulement.Ce n'est pas faute d'avoir multiplié les propos rassurants sur les conséquences financières de cet incident. " Mon message est inaudible ", regrette Jacques Gounon, président d'Eurotunnel, qui a tenu hier une conférence de presse, à l'occasion de la publication d'un simple chiffre d'affaires trimestriel. Certes, le sinistre a amputé de 22 millions d'euros le chiffre d'affaires du troisième trimestre, ressorti à 189,2 millions, en baisse de 6 % à taux de change constants.LE TRANSPORT TRANSMANCHE SOLLICITE MALGRE LA CRISEMais Eurotunnel entend bien faire jouer ses assurances. La société, qui tablait cet été sur un chiffre d'affaires de 829 millions d'euros et sur un excédent brut d'exploitation de 478 millions pour 2008, espère récupérer auprès de ses assureurs la différence entre ces objectifs et les performances financières qui seront réalisées cette année (moins une franchise de 10 millions d'euros). L'incendie de 1996, qui avait coûté au concessionnaire du tunnel 100 millions d'euros de travaux et entraîné une perte d'exploitation de 190 millions, avait été couvert par les assurances, rappelle le patron d'Eurotunnel.Aussi Jacques Gounon est-il convaincu que 2008 sera " une année superbe ". Et " il n'y aura pas de problème pour 2009 ", ajoute le dirigeant, la demande de transport transmanche restant forte malgré la crise financière. Jacques Gounon enfonce le clou, assurant qu'Eurotunnel " n'a aucun problème de liquidités ". Grâce à la restructuration financière de l'été 2007, qui l'avait sauvé de la faillite, le groupe dispose d'une trésorerie de 310 millions d'euros environ.
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