Obama enflamme l'Europe boursière

Après avoir subi de plein fouet, vendredi dernier, l'annonce des énormes destructions d'emplois du mois de novembre, les places asiatiques et européennes ont pris pour argent comptant le plan Obama présenté ce week-end. Ce dernier présentera un plan de relance dès son arrivée à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain, mais sans attendre il a apporté des précisions sur son programme destiné à créer ou à sauvegarder 2,5 millions d'emplois. Parallèlement devait être annoncées hier soir par les autorités américaines les modalités de sauvetage de l'industrie automobile. Les Bourses européennes et asiatiques se devaient en outre de prendre acte du retournement des indices de Wall Street à la veille du week-end. Dès l'ouverture le ton était donné, les places européennes engrangeaient des gains supérieurs à ceux des Bourses asiatiques. Alors que le regain de confiance permettait au baril de pétrole de reprendre 3,30 dollars à New York, à 44,09 dollars, le rebond des indices boursiers s'est confirmé tout au long de la tendance jusqu'à être conforté par les premières cotations américaines. stratégistes pessimistesÀ Paris, le CAC 40 a ainsi terminé sur un gain de 8,54 %, à 3.243,28 points, juste devant Francfort où le DAX s'est adjugé 8,52 %. Ce rebond motivé par une amélioration des perspectives de relance profitant surtout aux valeurs industrielles, a été de moindre effet sur le très financier Footsie londonien (+ 6,18 %). À la fermeture des Bourses européennes, le Dow Jones et le S&P 500 prenaient tous deux 3,24 %, à 8.915,3 et à 904,47 points. Seul bémol, l'indice Vix mesurant la volatilité des actions américaines ne montrait aucune amélioration sur le front de l'aversion au risque. Les analystes, eux non plus, ne se laissent plus émouvoir par l'ampleur des mouvements quotidiens. D'ailleurs, bon nombre d'entre eux continuent de revoir leurs prévisions à la baisse. JP Morgan Securities a ainsi ramené à 1.000 points son objectif pour le S&P 500 à la fin 2008 ? l'estimation précédente le donnait à 1.125 points ? et abaissé ses anticipations de bénéfices 2008 et 2009 pour les entreprises qui composent l'indice. En moyenne, le courtier a réduit de cinq dollars son objectif de bénéfice par action pour 2008 et de 10 dollars celui de 2009. Ces ajustements concernent surtout les secteurs les plus affectés par l'aggravation de la récession mondiale et la baisse des prix des matières premières (énergie, matières premières, industrie et valeurs technologiques). Les stratégistes de marché de Morgan Stanley sont encore plus pessimistes?: ils visent un indice S&P 500 à 975 points à la fin de l'année et mettent en garde contre la persistance d'une volatilité élevée en 2009. « Les analystes sont encore trop optimistes sur les marchés actions », prévient également Christian Rabeau, directeur de la gestion chez Axa IM. Revenir sur les actions sur la base de ratios de valorisations apparemment attrayants lui paraît encore risqué. « Dans le PER [price earning ratio = cours/bénéfice par action], la seule chose dont on est vraiment sûr, c'est le P. Et il y a peu de bonnes surprises à attendre du côté des résultats », explique-t-il. n ++BSD++SupprimerBalise NePas supprimer n Sophie Rolland et Christophe Tricaud
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