Pontonx-sur-l'Adour entre KO et espoir

Ce n'est une surprise pour aucun des salariés de l'usine Sony de Pontonx-sur-l'Adour. L'éventualité de voir fermer le site, spécialisé dans les bandes magnétiques, avait fini par gagner les esprits. Précisément depuis que, le 6 décembre 2007, la direction de l'électronicien avait annoncé sa volonté de se séparer de son unité landaise. Pour autant, la décision de la direction de Sony rendue publique jeudi dernier de fermer leur usine le 31 mars prochain est un coup dur pour tous. « Nous craignions cette annonce depuis des mois en conservant malgré tout une petite lueur d'espoir. Aujourd'hui, nous sommes fixés sur notre sort et évidemment un peu sonnés », lance un salarié interrogé à la sortie de l'usine. Il est vrai que l'entreprise prévoit de ne reclasser en interne que 5 salariés sur 312, dont un à Paris et quatre qui rejoindraient le site de Ribeauvillé en Alsace, laissant ainsi sur le carreau plus de 300 salariés dont la moyenne d'âge se situe aux environs de 45 ans. « Un nombre auquel il convient évidemment d'ajouter les personnels des sous-traitants qui travaillent sur le site au quotidien, » rappelle un autre salarié. Or il est clair que les capacités locales d'absorber un tel choc social sont limitées. Beaucoup devront donc vraisemblablement quitter leur région pour retrouver un emploi. Peut-être même avant la fermeture du site. « Un comité d'établissement est convoqué ces jours-ci avec à l'ordre du jour l'examen de mesures pour faire face à la baisse de charge de l'usine » prévient un délégué du personnel.une usine pour la slovaquieMais au-delà du choc c'est l'amertume qui prévaut chez les salariés. Ils éprouvent la sale impression d'avoir été lâchés par leur employeur. D'abord parce que, parallèlement à la fermeture de Pontonx-sur-l'Adour, Sony vient de faire construire en Slovaquie une usine de 3.000 salariés dédiée à la fabrication d'écrans plats. Ensuite parce qu'ils estiment que le géant japonais a essayé de les « rouler dans la farine », « de se débarrasser d'eux » en tentant d'externaliser leur licenciement à travers un projet de reprise qu'ils considèrent comme douteux. Leur seul espoir de voir sauver leur outil de travail repose désormais sur les pouvoirs politiques locaux. Le maire de Pontonx entend travailler avec Henri Emmanuelli, le président du département des Landes, pour trouver un repreneur. « Nous avons déjà quelques pistes. Nous cherchons principalement dans le secteur du panneau photovoltaïque puisqu'une dizaine des salariés sont déjà affectés à cette activité et qu'il serait relativement facile de convertir l'ensemble du site à cette production. Mais pour l'instant nous sommes encore loin d'une éventuelle concrétisation », précise Bernard Subsol, le premier magistrat de Pontonx. Le volontarisme des responsables politiques locaux tranche avec la lassitude des salariés. « Les chances de trouver une solution sont très minces. Si Sony n'y est pas parvenu, on peut douter que les efforts des politiques puissent être couronnés de succès », regrette un représentant des salariés qui entend toutefois s'associer aux éventuelles négociations.Franck Audonnet,à Pontonx-sur-l'Adour
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.