Le reclassement des salariés licenciés en débat

Les partenaires sociaux ont poursuivi hier leur négociation sur l'assurance chômage qui doit en principe se terminer avant la fin de l'année. Entrés véritablement dans le vif du sujet vendredi ? une fois les prud'homales passées ?, syndicats et patronat ont à nouveau planché hier sur la création d'une filière unique d'indemnisation des chômeurs et sur la réforme de la convention de reclassement personnalisée (CRP). Ce dispositif permet aux licenciés économiques d'entreprises de moins de 1.000 salariés de percevoir une indemnisation pendant trois mois à 80 %, puis sept mois à 70 %. Il avait été jugé inefficace par le chef de l'État fin octobre à Rethel (Ardennes), contrairement au contrat de transition professionnelle (CTP), expérimenté sur 7 sites et qui sera étendu en 2009 à 18 nouveaux bassins d'emploi. Les partenaires sociaux ont examiné hier les résultats de la simulation financière réalisée par l'Unedic de l'extension de la CRP à d'autres publics, en prenant en compte des conditions d'indemnisation analogues à celle du CTP (12 mois à 80 % du salaire brut antérieur) et un taux d'adhésion des salariés au dispositif de 100 %. Dans l'hypothèse d'une extension à l'ensemble des licenciés économiques des entreprises de moins de 1.000 personnes, les prévisions tablent sur 50.900 personnes concernées pour un surcoût de 230 millions d'euros. Et, dans l'hypothèse qui consisterait à verser la CRP à partir du 7e mois à l'ensemble des chômeurs indemnisables à la recherche d'un emploi depuis plus de six mois, l'Unedic chiffre à 719.400 le public concerné, ce qui représente un surcoût pour l'Unedic de? 4,1 milliards d'euros. Dégradation des comptesCompte tenu de la situation financière du régime, qui va se dégrader sous le coup de l'envolée du chômage, les partenaires sociaux devraient réfléchir à deux fois avant d'étendre massivement le dispositif. En effet, même si certains s'étonnent de ne pas encore retrouver dans le nombre de chômeurs indemnisés la forte hausse des demandeurs d'emploi du mois d'août (+ 41.300) ? une partie de l'explication tient au fait que les jeunes ou les précaires comme les intérimaires n'ont pas tous droit à une indemnisation ou aux « 70.000 dossiers » de chômeurs en souffrance dans les Assedic selon Laurent Wauquiez ?, il y a fort à parier que le pic d'octobre (+ 46.900 demandeurs d'emploi) et les plans sociaux en cours ou à venir se feront sentir sur les comptes de l'Unedic. Dans ce contexte très morose, syndicats et patronat devraient aborder, en toute fin de négociation, la question qui fâche, à savoir la demande insistante du gouvernement, soutenue par le Medef, de baisser les cotisations chômage. Isabelle Moreau n++BSD++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF++
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